jeudi 21 novembre 2013


Grèce : quand l’université de tous est confisquée par quelques-uns

Publié le  dans Europe

Adapté d’un article de Stephanos Kasimatis (Στέφανος Κασιμάτης).
Université en grève Grèce
Ce mardi 19 novembre à l’Université capodistrienne d’Athènes avaient lieu des scènes pour le moins inhabituelles. Devant les diverses facultés se disputaient des professeurs voulant donner cours et des membres du personnel administratif gardant l’université fermée, tout cela au milieu d’une masse d’étudiants pour le moins apathiques.
En cause ? Une grève du personnel administratif de l’université qui dure depuis le début du mois de septembre pour protester contre des suppressions de postes. Grève soutenue à mots couverts par le recteur, Theodoros Pelegrini, dont la politique semble être de se soumettre à toutes les revendications des syndicats du personnel administratif et dont le titre de recteur ne semble lui servir qu’à essayer de faire décoller sa carrière théâtrale.
Depuis neuf semaines maintenant, l’université est fermée aux étudiants et aux professeurs. Les étudiants de première année ne peuvent pas s’inscrire et il n’y a pas cours, tandis que les étudiants finissant leurs études mais devant repasser leurs examens en septembre risquent bien de perdre une année de leur vie. Les conférences se déplacent dans d’autres endroits, les professeurs n’ont pas accès à leurs bureaux, et même les chercheurs travaillant pour les programmes internationaux ne peuvent pas accéder à leurs laboratoires ; avec comme résultat que non seulement ils ne travaillent pas, mais qu’en plus, le maintien des fonds internationaux finançant leurs recherches est mis en danger.
En lisant cette description, vous pensez logiquement que l’université est fermée pour tous. Erreur ! Elle ouvre pour accueillir Alexis Tsipras (président de Syriza, le front de gauche grec), et également des travailleurs et syndicats sans aucun rapport avec l’université. Elle est également ouverte pour les personnes « solidaires » de la grève qui se baladent tranquillement dans les couloirs, tout comme les « kommandos » des jeunesses politiques qui les soutiennent, et qui ont réussi à faire annuler les tentatives d’organisation des examens.
L’université reste également ouverte à toutes les fantaisies des réseaux solidaires, comme lorsque le troisième marché de vente directe est organisé sur le campus, mis en place par Mme Vasi Strakadoula, conseillère communale et responsable de la bibliothèque de droit. Et cela après en avoir reçu l’autorisation de la part du recteur, comme c’est indiqué sur l’affiche, laquelle par la même occasion est affichée sur le site officiel de l’université.
Je ne dis pas que c’est mal d’aller à l’université pour acheter des huiles essentielles à 1,50 euro le demi-kilo ou des patates d’Arcadie à 5,20 euro le sac de huit kilos. (Informations recueillies toujours sur le site de l’université.) Mais n’est-ce pas illogique qu’une université fermée aux étudiants soit ouverte aux patates ?
N’ayons pas peur des mots, depuis neuf semaines, l’université subit une grève sectaire, avec toutes les conséquences mentionnées plus haut. Il est naturel de se demander ce que fait le recteur, qui est nommé pour s’assurer de la continuité de l’université, et qui, selon la loi, devrait œuvrer à son fonctionnement normal malgré la grève du personnel administratif. C’est-à-dire en pratique exactement l’inverse de ses actions.
Car au fond, tout cela n’est pour lui qu’une pièce de théâtre, ce qui fait que nous ne pouvons manquer cette ironie ; alors que dans sa carrière théâtrale, le recteur Pelegrini accumule échec sur échec, dans cette pièce qu’il joue en tant que recteur, il triomphe. En public il se prononce pour la reprise des cours, mais en coulisse il ferme les yeux sur les comportements des grévistes et facilite leurs manœuvres pour prolonger la crise.
Pendant le même temps, il met en dernière place de son ordre du jour la question de l’ouverture de l’université. Il ignore la lettre ouverte de 18 vices recteurs, doyens et présidents de département, qui déclarent que la diminution du nombre du personnel administratif n’affectera pas gravement le fonctionnement de l’université. Il approuve officiellement la décision des employés administratifs de ne pas inscrire les élèves de première, et leur adresse même une lettre où il dit que l’université est fermée pour leur bien. Et pour finir, il a laissé tomber lors d’une interview son célèbre « il vaut mieux perdre la session que l’université ».
alcolo
Le recteur au milieu de ses fidèles.
Cette phrase est révélatrice de ce qui est allé de travers pour en arriver à bloquer la première université du pays pour trois mois. Lorsqu’il dit « perdre l’université », il ne parle pas pour les étudiants, il parle pour les employés administratifs qui en sont venus à considérer que l’université leur appartient, qu’elle fonctionne pour leur bien personnel et qu’ils n’ont de comptes à rendre à personne, ni aux professeurs ni bien sûr aux étudiants.
Pendant les années « fastes » d’avant la crise s’est développée à l’université d’Athènes une administration pléthorique, dont seule une minorité est rentrée sur concours, dont les syndicats sont les structures les mieux organisées de l’université, s’appuyant sur la « solidarité de classe » des divers mouvements d’extrême gauche. Mais aujourd’hui, alors que le pays est lancé dans une taxation tous azimuts pour boucler son budget, il n’est plus possible de lever un impôt sur la personne qui gagne 450 euros par mois pour financer les fonctionnaires inutiles sous prétexte qu’ils auront du mal à trouver un emploi par la suite.
De tout ce qui est dit plus haut, rien ne me surprend, sauf une chose. Est-ce que tout ce temps, il ne s’est trouvé personne de compétent pour examiner si cette conduite du recteur ne constitue pas un manquement à ses devoir et obligations ? Le ministère de l’Éducation n’avait-il aucun moyen d’imposer l’ouverture de l’université ?
Au vu des derniers développements, il semble bien que le ministère ait compris que les employés administratifs n’accepteront aucun accord si ce n’est à leurs termes, et qu’il envisage des mesures judiciaires pour ouvrir l’université. Mais il n’est pas sûr que cela réconforte beaucoup les familles des étudiants qui, dans un pays en crise, se saignent pour envoyer leurs enfants étudier à Athènes, où ils risquent fort de perdre une année à rester toute la journée dans les cafétérias.

Adapté d’un article de Stephanos Kasimatis (Στέφανος Κασιμάτης) publié dans le journal Kathimerini (Καθημερινή).

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Publié sur Contrepoints le 21 novembre 2013

http://www.contrepoints.org/2013/11/21/147012-grece-quand-luniversite-de-tous-est-confisquee-par-quelques-uns

lundi 11 novembre 2013

Just a perfect day (ou pas).

    
     L'université est normalement en train d'ouvrir. Inscrit en histoire à la suite d'une procédure spéciale qui fait que je ne suis pas dans les listes d'élèves ( moi mytho ?), je prépare la rentrée universitaire. C'est la fin de la periode glandage extrême que j'ai connu. Pour faire écho, à cette période, je vais publier ici une journée à la fois représentative de mon quotidien, même si plus chargée que d'habitude et à la fois intéressante (enfin ça je l'espère pour vous).


     Ce jeudi 7 novembre, je me réveille à 11h. Comme la veille j'avais fait un poisson au four, je nettoie la cuisine puis je glande sur internet plus ou moins jusqu’à une heure, moment où je vais manger un plat de lentilles chez ma tante. Le système pour la nourriture est de manger à midi en famille et de cuisiner ou manger dehors le soir.


               Saurez vous trouver où est le poisson et où est l'alien de Prométhéus ?


     Ce jeudi, comme tout les jeudis, comme tout les jours de la semaine, je n'ai rien de prévu avant le soir. Pour ne pas me ramollir, je me force à sortir tout les jours avant la fin du matin, qui est fixée en Grèce à deux heure de ... l'après-midi. 
     Ce jour j'ai rendez vous le soir à une conférence sur le rôle de Allemagne dans Europe avec une fille que j'ai rencontré jeudi passé, qui m'appelle ma poule [en français dans le texte], qui selon une source a rompu avec son copain allemand, et avec qui je parlais chaque jour sur facebook. Cette conférence a lieu dans la bibliothèque de droit. Je décide donc d'aller consulter des livres de droit en grec jusqu'au début de la conférence à six heure.


     J'arrive à la bibliothèque de droit, il y a des jeunes qui attendent dans le vestibule, je vais à l’accueil car je ne vois pas d'entrée pour la bibliothèque et je demande.
  • Vous savez où est la bibliothèque de droit
  • C'est ici.
  • Oui mais je veux dire la bibliothèque, vous savez, avec les livres que l'on peut consulter, pas l'accueil.
  • Il n'y a pas de bibliothèque ici.
  • Mais vous ne vous appelez pas la bibliothèque de droit ?
  • Oui mais nous ne sommes pas une bibliothèque, nous sommes une maison d'édition qui s'appelle la bibliothèque de droit. Si vous cherchez la bibliothèque de droit, vous remontez la rue à gauche, vous passez la grande route et vous redescendez à droit et vous y êtes. Mais ça ne servira à rien, vu que l'université est en grève, la bibliothèque est fermée.
  • ...
Plutôt que d'appeler ma maison d'édition Papadopoulos-Larcier,
je vais l'appeler Bibliothèque de Droit, juste pour le troll.


     Bon, merci beaucoup aux fils d'enculeurs de chameaux turcs d'éditeurs à la con qui ont donné ce nom pas du tout trompeur. Je repars un peu dépité. Sur le chemin vers la bibliothèque nationale (enfin, si c'est pas le nom d'un vendeur d'acropoles miniatures), je passe devant un café où on joue aux échecs. Je rentre et, miracle de Saint-Ernest, je rencontre un jeune de mon âge. Le seul de moins de 50 ans dans ce café, et avec qui le courant passe très bien. On joue deux parties, il les gagne. Ensuite il boit un ouzo en discutant avec moi une demi-heure, puis on rejoue et je gagne les deux parties. Merci le ouzo.


     Après ces deux parties, je vais à la toilette !  Et là vous dites que vous en avez rien a foutre que je sois allé à la toilette, que tout ce passage sur un café où on joue aux échec commence à être un peu longuet et que vous devriez sérieusement pensez à vous préparer pour cette session d'examen, et que ce serait bien de savoir si il est possible découvrir le sens de la vie.
     .

     Bref je vais à la toilette (!), et en remontant je me cogne la tête contre le plafond qui était haut de seulement un petit 1m60. Je m'ouvre la tête, au début je crois que c'est rien, mais après je commence à saigner, le sang descend du haut de mon crâne vers mon front en passant par mes cheveux, on croirait je vient d’échapper a un attentat d'un groupe anarchiste
     On va à la pharmacie me désinfecter, je m'agenouille devant la pharmacienne comme pour la demander en mariage, ce qui l'a bien fait rire. Elle me donne des lingettes, et bon an mal an, je reviens au café. J'ai une bonne excuse pour expliquez que j'ai perdu les quatre partie suivantes.

"Attention en montant"
 message sous les escalier où je me suis ouvert le crâne

     Il est six heure, la fille vient me chercher en commentant "il y a tellement de cafétérias pleines de jeune et c'est dans ce café miteux que tu va ?" et on va à la conférence, qui se trouve dans une salle sous-terraine de la "bibliothèque de droit". Comme on discute de l'intitulé de la conférence, "L'Allemagne dans l'union européene", je me dit que même si elle est un tout petit peu plus agée que moi, mes discussions avec elle sont vraiment fines et agréable. On ne parle pas pour parler.


     Pour résumer la conférence, je dirais que les intervenants se sont mis d'accord sur le fait que l'Allemagne n'est pas méchante, mais juste pas assez européenne et qu'elle devra aller vers plus d'Europe. Il y avait un chicago boy grec, un marxiste et des profs en manque d'étudiant à cause de la grève.

     Viennent les questions, alors je me lève, je vais m'asseoir plus en avant pour qu'on voit ma main (Hermione style), et moitié pour poser la question, moitié pour me la péter dans un moment blaireau, je dit : «  Je vais vous poser la même question que j'avais déjà posé à Mr Van Rompuy, président du Conseil européen il y a deux ans. Vous parlez toujours de plus d'Europe, mais quand vous dites ça de quels méchanismes parlez vous ? Quand vous dites plus d'Europe vous parlez logiquement de compétences qui iraient à l'Union Européenne, ou à la fameuse Fédération européenne que tant appellent de leurs voeux. Alors selon vous quels compétences faudrait-il pour éviter de futur crises, et la crise de la périphérie de l'Union, sachant que dans des états fédéraux existants, qui ont ces compétences que vous voulez donner à l'U.E., il reste des régions pauvres et des régions riches. Vous parliez de l'Allemagne, j'ai été en Allemagne de l'est et elle n'a pas le dynamisme de l'ancienne R.F.A., croyez vous que le fait d'avoir encore plus de transfères financiers nord-sud que maintenant améliore quelque chose ? ».

     Un premier professeur me demande d'où je viens, je lui dit de Bruxelles, le prof à qui j'avais adressé ma question répond la même chose que Van Rompuy à l'époque : « Il n'y a pas d'avenir hors de Europe, nous n'avons pas le choix, nous sommes dans l'U.E., oubliez la possibilité de la quitter c'est impossible ». Putain de secte, vous voudriez bien écouter la question et me donner un argument ou une mesure concrète, car j'en ai marre d'entendre parler de cette Europe fédéral qui nous sauvera par la grâce du saint-esprit.

Je suis tout derrière, à coté des rideaux rouges.


     Je convainc la fille qui voulait rentrer chez elle de m'accompagner au café où je dois rencontrer des gens qu'elle connaît aussi. On passe par un magasin de lunette où elle essaie divers modèles. Quand elle me demande des conseils, je pense: « Avec quelles lunette elle me plaît le plus ?», on passe devant un cinéma qui joue la vie d'Adèle et on se met d'accord pour aller le voir un jour. Bref tout va bien, on va acheter une pita et on se retrouve sur un banc devant le café en question. On parle de nos projets de vie, et elle me sort: « j'espère réussir cette année pour rejoindre mon copain allemand l'année prochaine ».


Voici la source disant qu'elle avait rompue avec son copain allemand.

C'est quoi ces sources en carton, je quitte la Belgique et j'ai plus KGB pour me donner
des information fiables. Comment voulez-vous que je travail dans des conditions pareilles ! 

     A partir de là il n'y a plus grand chose d'intéressant à raconter. C'est la raison pour laquelle je ne raconte jamais mes soirées sur le blog, je trouve que aller boire un verre est une activité qu'on connaît tous, un peu comme si je racontait mon brossage de dents. A la limite pour faire un article interressant il faudrait filmer, enregistrer, prendre des photos et décripter les attitudes de chaqu'un, mais avec ma manière d'écrire, raconter plus qu'une anecdote de soirée sera surement ennuyant comme un canal sans péniches.
     Bref, on s'est tous retrouvé dans ce café du quartier anarchiste, on a discuté de service militaire et de langues, bu des bières dégueulasse à 5 euro, préparés nos futur voyages avec une organisation étudiante puis on est rentré chez nous avec les derniers métros.
    Je vais continuer à fréquenter la fille, on va pas voir la vie d'Adèle ensemble car j'ai aucune envie de voir ce film, mais pour le reste si je peux retourner à des conférences comme celle-là avec elle si elle peut me faire visiter l'université du Pirée ce sera bien. 

P.S. Ce soir il pleut des cordes, j'irai à l'Université à la nage demain, heureusement qu'il fait 25 degrés. Au fait en parlant de catastrophes naturelles, vous avez pensé que Athènes est une zone sismique et que je pourrais me prendre un tremblement de terre alors que je n'ai jamais fait d'exercices pour savoir quoi faire dans ces cas-là ?

                                               Chose promise chose due.


samedi 9 novembre 2013

La grève et le sexe ...

Ceci est un recueil des meilleurs tags et inscriptions trouvés au gré de mes déplacement dans les rues d'Athènes. En attendant d'ajouter celui où je taggerai "Virez toutes les secrétaires de l'université ici et maintenant !"


Ni CRS ni GIGN, des trous de Kalashikov dans les forces de sécurité.

Note: Ce ne sont pas que des paroles en l'air, des groupes d'extrême gauche
descendent vraiment des policiers. Voir l'organisation du 17 Novembre.

Toilettes du "Senza", cafétéria/club du centre.
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Russie = Nazi
Dehors les Russes nazis 


Remarque (Enrich M.): J'aime beaucoup les gens qui ne voient pas du tout la contradiction entre le fait de vouloir chasser les gens d'une nationalité et celui de le faire en les accusant de nazisme.

Rue Panepistimiou, renommée Venizelios, que tout le monde appelle par son ancien nom.
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Sur la croix: Je(sus) Ch(rist) Vaincra
En haut : 
Co(naître ?) Orth(odox) Christ(e)
Texte en imprimé
: Solidarité avec la lutte
contre les mines d'or de Chalcidiques.
Flèche vers le mot OR:
Donnez-le aux chômeurs.

Ce mur est un joyeux bordel, et la Grèce est le seul pays à ma connaissance avec des tag chrétiens, - avec la Belgique car j'avais aussi tagué ce signe sur des arbres dans la forêt de Soignes - .

On remarquera la fainéantise de finir le mot Christ quand il avait écrit quasi tout. Jamais entendu parlé des mines d'or de Chalcidiques, et le message qui dit de donner l'or aux chomeurs est écrit en grec vraiment démodé.

A coté de Omonia, ancienne capitale des drogués avant que la police ne les déplace.
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LE SEXE ET LA GREVE
 DOIVENT AVOIR DE LA DUREE

Je ne crois pas avoir grand chose à rajouter, juste remarquez le dessin du A anarchiste qui déchire le FMI, l'euro, l'Europe, le Pasok (PS local) et la Nouvelle démocratie, (Droite locale).

Exarchia, quartier anarchiste.
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mardi 5 novembre 2013

Pot pourri


   Les sujets d'articles s'accumulent, mais mon temps n'est pas extensible, surtout depuis que j'ai des cours de conduite tout les jours de 19 à 21h30, ce qui se combine très bien avec mes cours d'allemand de 16h30 à 19h pour donner cinq heures de suite à la fin desquelles je suis affamé et fatigué. Car malheureusement avec six ou dix personnes en classe il y a pas moyen de dormir comme en auditoire. Et si on a pas faim à 16h30, vers 21h30 on mangerait du Bengali mariné au curry si il le fallait. Je vais donc faire un article regroupant plusieurs sujets.



Bonne fête et bonne semaine

Même si l'usage se perd, traditionnellement en Grèce on souhaite la bonne fête au jour du saint de la personne et moins un joyeux anniversaire pour sa naissance. Et su on ne reçois pas de cadeau sauf pour les enfants, il est d'usage de payer sa tournée lors de sa fête. Mais cela n'est pas tellement dépaysant, ça existait aussi en Belgique au siècle dernier. Vous ne connaissez pas les fêtes ? Ne vous inquiétez pas, il y a plein de sites pour ça, et on peut programmer des reminders.

Plus troublant, l'habitude de certains Grecs de souhaiter bonne semaine le Lundi, bon mois le 1er, voir bonne saison lorsqu'il y a les premiers froid ou les premiers bons jours. Imaginez la situation un peu tirée par les cheveux, où vous dite bonjours à Jakob, un lundi premier décembre où est apparu une vague de froid. Bonne fête, bonne semaine, bon hivers et bon mois Jakob, paie ta tournée. 


Grèves.gr

Maintenant les gens se sont résignés à l'austérité, l'Europe à bien fait comprendre qu'elle ne soutiendrait aucune autre issue, et les grèves - sauf celle de mon unif bordel - ont pas mal diminuées. Mais en 2010 au plus fort de la contestation, un des sites les plus visités de Grèce était le sité http://apergia.gr/ qui recensait toutes les grèves et toutes les manifestation. Très pratique pour éviter d'être bloqué dans le centre par une manifestation des cultivateur de pistache de l'île d'Egine. Et il y a aussi dans l'agenda le calendrier des fêtes des noms principaux, pour ne pas avoir à aller sur l'autre site, le grec pense pratique.

En rouge en haut la barre de mon unif qui est toujours en grève.
En orange les fêtes, en bleu les services publiques et en vert les transports 

Les cafétarias

Les cafétarias grecques sont bien mieux que les belges. Hors d'une Université comme Saint-Louis, il y a une dizaine de café, avec des canapés et des fauteuils. Pour un bon café payé 2.50, on peut rester autant de temps qu'on veut, on a de l'eau à volonté, la musique est bonne, il y a des jeux de société à disposition. Que veut le peuple ? On aurait ça à Bruxelles on doublerait l'absentéisme à l'université. 

D'ailleurs la troïka a prévu d'interdire les cafetarias et de ne laisser subsister que les troquets où l'on boit un petit noir le matin en vitesse et on va ensuite au travail. La première partie de ce plan consistait à polluer toutes les plages trop près d'Athènes et installer un tram côtier rachitique allant moins vite qu'un vélo pour qu'on ne puisse pas aller se baigner en transport en commun à la place d'aller travailler, et il a parfaitement fonctionné.

Cafetaria que je squatte en ce moment pour écrire mes articles.

P.S. Le catalogue dit que le café est à 3.20, et l'addition est à  2.90. Comme les prix baissent en Grèce il arrive souvent que les catalogues ne suivent pas et qu'on ait de tels surprises.

Nightdrive

Je ne croyais pas écrire cela un jour, moi le cycliste fou de Bruxelles, celui que cette ville mérite, mais pas celui dont elle à besoin. Mais depuis que je conduis - sans permis - dans les rue d'Athènes, je prends de plus en plus plaisir à conduire, au fur et à mesure que sans vélo, mes muscles fessiers fondent et mon cul s'élargit aux dimensions du siège. (note: ne jamais montrer ce blog à une fille que je voudrais draguer)

C'est que une semaine après mon arrivée à Athènes, j'ai marché du Pirée jusqu'à l'Unif, un trajet de plus de vingt kilomètres pour ne parcourir que la moitié de la ville, au milieu des échangeurs d'autoroutes, des trottoirs d'un mètre de large et des voitures roulant en tout les sens. La messe est dite, Athènes est construite pour la voiture et le métro, pas pour les piétons et les cyclistes.

J'ai commencé les "cours" de conduites avec mon oncle dés la première semaine d'octobre, toujours de nuit pour ne pas se faire arrêter par la police. J'avais déjà les bases depuis mes 14 ans, mais je n'avais jamais jugé utile de passer mon permis. Et de semaine en semaine, je suis passé du circuit de rue du stade olympique - squatté par les tsiganes qui roulent avec des enfant en cage sur le toit du pick-up - aux rue camionneuses des ferrailleries, avant d'aller sur l'autoroute, puis les petites ruelles pour finir par me lancer dans la circulation chaotique des autoroutes urbaines d'Athènes.

D'abord l'autoroute car il est bien plus facile de rouler à du 120 pendant cinquante kilomètres en ligne droite que de passer dans des ruelles où les priorités sont incertaines, et moins dangereux de rouler dans les ruelles que sur les autoroutes urbaine où tout le monde semble vouloir changer de file, mais surtout ou l'on roule à du 80km/h entouré de camions, bus, triporteurs, scooter de livraison et vélo pour les plus suicidaires (si le moi de Bruxelles pouvais me lire).

C'est quand c'est embouteillé que c'est le moins dangereux.

C'est sur cette autoroute urbaine qui passe près de chez moi que j'ai eu ma plus grosse frayeur en voiture. J'arrive au feu, il y a devant moi une camionnette, à gauche un 33 tonne, à droite un bus avec qui j'avais fait la course quelques kilomètres plus tôt. Je ne voyait plus rien et je m'attendais à ce que des ninjas viennent m'enlever comme dans un film de Luc Besson.

Le feu passe au vert, vu que j'entends les klaxons des deuxième rangs, je met la première, et ... je cale, et voilà que commence le concert des klaxons. Jusque-là c'est déjà angoissant mais comme ça m'est déjà arrivé je ne m'inquiète pas outre mesure, je remet le moteur en marche ... pour voir que la mise élèctrique n'arrive pas à le rallumer. La voiture reste sur la route, je mets les alarmes, et mon oncle me dit: " passe le volant et va du coté passager, il faut pousser la voiture pour la faire redémarrer". Et me voilà en train de pousser la voiture, avec des bus, des camions, des voitures et des motos qui passent de partout. Après 30 mètres, le moteur repart, on rentre dans la voiture on retourne à la maison, mais quel stresse !

Description réaliste de comment j'ai cru finir.

Et tout cela avant le premier cours de conduite. Plus tôt dans la journée, le mec de l'auto-école avait appelé et je n'avais pas pu décrocher le téléphone car ... je roulais en voiture. Dommage car on apprend des choses utile à ce cours. Vous saviez pourquoi il ne faut pas klaxonner quand passent les jolie filles ?   Car les scooter attendent que l'on klaxonne pour savoir que c'est vert, et si on klaxonne et qu'ils brûlent le feu quand un camion arrive ...


Enfin, quand j'aurais mon permis, je pourrait conduire la nuit à grand vitesse pour joindre les villes grecques et étrangères, de préférence avec vous dans la voiture. Imaginez, Athènes Constantinople en voiture, c'est un peu on à fini le niveau intermédiaire de la conduite en métropole et on va faire le boss de fin de la zone Europe.


Moi quand j'aurais le permis.