lundi 5 avril 2021

Eole a Chios

Sur la mer, il n’y a aucun obstacle pour arrêter les vents, qui sont libres de se renforcer et de déferler sur les iles. Vu qu’il ne pleut pas en été, le sens du vent n’importe pas énormément aux touristes de passage, mais en hiver, les vents se différencient assez pour que on doive s y intéresser pour faire son programme.

Il y a trois vents principaux sur l ile de Chios, le meltème, le vent d’ouest et le vent du sud. Il n’y a presque jamais de vent d’est qui vienne des plaines anatoliennes, depuis l’est il n’y a que des clandestins qui arrivent.

Le vent du nord

Le meltème donc, le vent du nord. C’est le vent dominant de Chios, qui souffle le plus souvent et le plus fort. Il peut s’agir d’une petite brise fraiche comme de vents à 10 beauforts qui déchainent la mer en hiver.

La principale caractéristique de ce vent est qu’il est particulièrement sec, ce qui en fait un vent sain. Il permet de sécher les vêtements en quelques heures même en hiver, ce qui en Grèce est particulièrement utile, vu que le nombre de sèche-linges vendu doit rivaliser avec celui d’appareils d’air-conditionné en Islande.  

Venant du nord, c’est également un vent frais, ce qui est désagréables les 3 mois d’hivers mais essentiel le reste de l’année. C est une raison de la popularité des îles grecques pour passer ses vacances d’été, le vent permet de rendre la chaleur bien plus agréable, et les 35 degrés à Chios semblent moins chaud que les 30 degrés à Bruxelles. Le soleil est garanti.

De toutes les îles de la méditerranées, les îles de la mer Égée ont peut-être le climat le plus stable en été. La pluie est rarissime, atteignant une moyenne météorologique de … 0 mm en aout pour Chios. C’est en partie grâce à ce vent du nord qui chassent rapidement les nuages qui oseraient s’aventurer dans la région.

Vent d’ouest

Le vent d’ouest arrive généralement à Chios lorsqu’une perturbation se forme en méditerranée centrale et traverse la Grèce pour arriver jusqu’à la cote ionienne. Les pluies qui tombent sur l’Ouest de la Grèce sont permis les plus fournies d’Europe, mais plus en va vers l’est, plus les pluies faiblissent. Une fois arrivé à Chios, ce qui était une grosse tempête hivernale qui a causé des inondations dans tout le pays n’est plus qu’un faible crachin.

C’est cette distance avec les montagnes de l’Ouest qui protège la perle de Chios, la culture du Mastic. Le mastic est une résine qui se forme sur l’arbre à mastic et qui sèche pendant tout l’été. Si jamais il pleuvait pendant la période de séchage du mastic sur l’arbre, la récolte serait perdue. Chios est l’endroit idéale pour éviter ce genre de désagrément vu qu’il n’est pas possible à une perturbation d’été de passer toute la méditerranée asséchée par les meltèmes de garder assez d’humidité pour arroser Chios.

Par contre, pour la culture de l’Avocat qui a besoin de beaucoup d’eau en été c’est mort à Chios. Toute la végétation sur l’ile est adaptée à cette absence d’eau, des chênes méditerranéens aux buissons d’épines aux nombreux pins, (mais pas de cactus, va savoir).

Vent du sud

Le pire vent à Chios est sans conteste le vent du sud. Au sud de l’île, après le Dodécanèse, il y a la mer sur ces centaines de kilomètres. Jusqu’à ce qu’après toute cette distance, on arrive enfin à Alexandrie et au désert qui s’étend derrière.

De ce fait, le vent du Sud en hivers est le vent des pluies. S’il ne pleut pas en été, le vent du sud amène en hivers plus de pluie à Chios qu’en Belgique. Il peut arriver qu’il tombe en une journée plus d’eau sur Chios que en trois mois sur Bruxelles. Malheureusement, il n’est pas possible pour autant d’eau d’être absorbée en une journée, et elle fini à la mer, après avoir nourri des torrents qui ne se remplissent que 2 jours par an.

Le vent du sud est également un vent humide. Pas les premiers jours, ou le temps est idyllique, ou la brise du sud apporte une douce chaleur. Mais une fois que c’est l’air méditerranéen qui commence à arriver, la moiteur s’empare de l’île. Même s’il est plus chaud que le méltème, il est également bien plus humide, ce qui rend plus difficile le fait de sécher les vêtements.

Au-delà de la méditerranée, le vent du sud apporte également le vent d’Afrique, ce qui signifie qu’il peut amener du sable du Sahara qui tombe soit en poussière, soit encore pire en pluie boueuse qui tombe sur les voitures et à la place de les nettoyer les enterre sous une pellicule de terre qui une fois sèche est bien difficile à enlever.

J’ai gardé le meilleur pour la fin, dans le pire des cas, le vent du sud peut amener … des tempêtes de sauterelles. Elles n’arrivent qu’une ou deux fois par siècle, mais si avec ça je ne vous ai pas convaincu que le vent du sud est mauvais, je ne sais pas ce qu’il vous faudra.

 

 

lundi 7 décembre 2020

La rue commerçante de Chios au temps du Covid.

Chios n'est pas une petite ile. Elle est assez peuplée pour avoir toutes les infrastructures d une communauté, hôpital, piscine, stade, toiletteur canins etc Et comme toute communautés organisées, elle a une rue commerçante principale.

 Le nom grec de la rue est aploteria (Απλωταριά) depuis au moins le 17eme siècle, et provient du verbe aplono qui signifie je étend. En effet, à l'époque, les commerçants étendaient leurs marchandises sur leur étale ou sur un tapis, sur cette rue qui mène à la place principale de Chios.

 Aujourd'hui, la rue est constituée d'une succession de magasins de vêtement, de libraires et de nombreuses cafeterias. Comme dans la plupart des villes grecques, il n'y a pas eu de règles d'urbanisme pour promouvoir une homogénéité dans le bâti, et on peut trouver cote à cote d'anciennes maisons bourgeoises du 19eme, des maisons bâties dans les années 30 et des immeubles en bétons typiques des années 60-70 en Grèce. Comme dans la plupart des villes d’Europe, la rue a été rendue piétonne il y a quelques années et après avoir juré que ça tuerait les commerces, la piétonnisation à rendu la rue plus attractive que ses voisines encore carrossables.

 Mais si je vous parle de cette rue, ce n'est pas pour expliquer son histoire somme toute assez banale pour une ville de province grecque, ni pour vous expliquez qu’un habitant de l'ile ne peut mathématiquement pas marcher le long de cette rue sans rencontrer au moins 5 personnes qu'elle connaisse. Non, je veux raconter comment cette rue à vécu le deuxième confinement en grec.

 Vendredi 6 novembre, dernier jour avant la fermeture des magasins, comme partout, les gens se sont rués dans les magasins qui étaient noirs de monde. J'ai moi même acheté un jogging pour passer les nuits d'hivers et une carte de Chios pour planifier mes randonnées. Je conseil d'ailleurs fortement aux gens qui visitent une ile grecque d'acheter une carte plutôt que de se fier à Google maps, parce que la faible utilisation de ces routes rend les informations assez aléatoires et on a vite fait de se retrouver sur un chemin de terre avec une pente de 45% sur l'itinéraire « le plus rapide » dès qu'on sort des villes.

 Le week-end qui s'en suivit, toutes l'île s'arrêta de bouger. Il n'est pas très compliqué pour la police de contrôler la circulation, il n'y a que quelques rues qui permettent de sortir de la ville et il est pratiquement impossible de passer du nord au sud de l'ile sans passer par la place principale de l'ile. Mais à partir de lundi, on commença à se rendre compte que le confinement n'était pas vraiment du même genre que le premier confinement. Les rues n'étaient pas vides, et le système de SMS pour annoncer la sortie de la maison n'était pas vraiment un obstacle sérieux.

Sur la rue commerçante même, les magasins de téléphonie mobile ainsi que les magasins alimentaires, les photocopies et les cafés à emporter ne sont pas fermés. Mais au fur et à mesure que les jours passent, même ces commerces n'arrivent pas à expliquer le volume de personnes qui se trouve dans cette rue. Et comme rien ne reste secret bien longtemps à Chios, on ne tarde pas à comprendre ce qui se trame ... les magasins fonctionnent sur rendez-vous.

 Ce n'est pas un vrai accord entre la police et les magasins, mais au vu des nécessités du commerce dans une île frappée par la crise des migrants, un modus vivendi s'est installé : les magasins peuvent continuer à fonctionner, mais en gardant les lumières éteintes et les devantures fermées. Ils n'ouvrent que lorsque la personne arrive et téléphone au commerçant. Heureusement, le numéro de téléphone est écrit sur la porte pour ne pas avoir non plus à trop chercher.

 Au fur et à mesure des semaines, le nombre de personnes qui utilisent ce système augmente. Dans un magasin vendant des décorations de noël, c'est même open-shop, mais par la porte arrière. De même, les services à domicile du genre coiffeurs, ongles etc se sont mis en place. Plus les jours passent, plus il y a de monde sur cette rue principale. Il y a même un magasin de coques de GSM dont je me demande vraiment bien quelle est son excuse pour avoir totalement ouvert.

Bref, encore un exemple parfait des avantages et désavantages du manque de rigueur dans l'applications des normes en Grèce.

 

Coté avantage :

 - La fermeture des commerces ne faisaient pas vraiment sens nulle part, mais encore bien plus à Chios où il n'y a jamais eu beaucoup de cas de Covid. L'ouverture permet de sauver un peu certains magasins.

 - A Chios, il n'y a pas autant d'E-commerce qu’en Belgique ou à Athènes, et les entreprises de transport sont totalement submergées. Sans ce système, les achats non-essentiels mais quand même essentiels du genre vêtements pour l'hivers ne seraient pas possible pour les habitants.

 

Côté désavantage :

 - Les taxes ne sont évidemment pas payées par tout le monde, vu qu'il est interdit de vendre, tout se fait en noir pour la plupart des magasins.

- Tous les magasins n'ont pas la même envie d'ouvrir illégalement, ce qui fait que tout le monde n'ouvre pas de là même manière. Au début du confinement, la présidente du syndicat des commerçants avait enjoint ses membres à faire preuve de solidarité, appel qui semble bien être resté lettre morte.

 

 Encore une fois, le respect des normes est diminué sachant que les règles sont bafouées au grand jour. Tout le monde fait semblant d'être confiné, mais il y a autant de voiture que normalement, et le couvre feu à 21h est plus indicatif qu'autre chose. Édicter des lois inadaptées à la région est contre-productif, parce que violer la loi est vu comme la chose logique à faire, et son application seraient mal vue. Depuis un mois donc, l'île fait semblant d'être confiné, ce qui n'a pas empêché les jeunes de se voir, des foyers de Covid de se déclarer et de disparaître et plus généralement la vie de continuer tant bien que mal.

 

Personnellement, s’il y a bien une chose que je regretterais, ce sera de ne pas pouvoir avoir été à la pèche. 

dimanche 6 décembre 2020

Le semaine qui parût être un mois.

 Il y a des mois qui passent comme des semaines. Avec le coronavirus, l’absence de nombreuses activités avait semblé accélérer le temps, et avant qu’on ait pu s’en apercevoir, la fin de cette année 2020 qui nous avait tellement chamboulé commençait à poindre, tandis que approchions des fêtes de la Toussaint. J’avais pris un long week-end de vacance un peu en avance, quand la pandémie s’apprêtait, par un de ses tour qui lui sont familiers, à nous offrir cette fois une semaine qui paraîtrait durer un mois.

 

Samedi 24/10

 

Réveil au milieu des vignes en ce dernier jour de vacance. Nous nous levons dans le charmant village de Nuit-Saint-Georges, qui avec ses voisins de Vosne-Romanée compte parmi les appellations les plus prestigieuses du monde (par exemple le Romané-Conti). La vigne prend avec l’automne une couleur dorée qui colore le coteau, donnant par la même occasion au département le nom poétique de Côte-d’Or. Mais malheureusement, ce matin, notre esprit à d’autres préoccupations qu’une balade à travers les grand-crus. La veille, la Belgique a annoncé le retour du confinement, la fermeture des bar et restaurants dans tout le pays ainsi que le couvre-feu.

La Côte d'Or, une image qui explique ce nom mieux que les mots.


Nous n’avons plus aucune raison de rester dans le pays, à regarder nos quatre murs après une journée de télétravail. Nous avons acheté des billets pour Chios et nous devons aller à Zaventem faire un test Covid pour pouvoir partir. Pas le temps d’aller manger un dernier pain d’épice, un brunch à une des bonnes tables de Dijon, nous devons rentrer à Bruxelles.

Arrivée à Zaventem à 18h … pour tomber nez-à-nez avec une énorme file devant le centre de test. Le soleil tombe et les vents froids balayent les pauvres âmes qui attendent dehors. Mon portable n’a plus de batterie, on espère que celui de ma copine tiendra jusqu’au test. Une personne rentre … puis une autre … rien. Rien, ça fait bien 5 minutes qui rien n’a bougé. Encore une personne. Un groupe de Marocains se rassemble à côté de l’entrée des tests, je ne comprends pas trop ce qu’ils veulent. Une autre personne entre, une rafale de vent nous fait nous recroqueviller.

Après une heure d’attente, c’est enfin notre tour d’aller au premier check. On nous annonce que en raison des retards, le test normal à 63 euro mettra 48 heures, alors que notre vol part dans 40 heures …mais que le test à 135 euro par personne sera surement à l’heure. Que faire, nous n’avons pas vraiment le choix. Nous payons pour le test rapide. En attendant dans la file, nous arrivons vers la hauteur des Marocains qui prennent tout le monde à parti : « n’y allez pas, c’est des voleurs, vous aurez jamais les tests ». Ambiance, mais qu’est-ce qu’on peut faire ? On pas vraiment le choix, et puis avec le test rapide ça devrait le faire.

On finit par faire le test, repartir à la maison après 3 heures (ticket de parking faisant foi) en évitant un couvre-feu inexistant, vu qu’il avait été instauré en Wallonie mais que avec la communication légendaire du gouvernement on croyait que c’était déjà pour Bruxelles.


Dimanche 25/10

 

Journée chargée, nous devons vider les valises et les remplir à nouveau, voir quelques personnes pour rendre des objets. Il faut jeter les aliments du frigo qui ne tiendrons pas un mois, préparer les objets à ramener en Grèce et faire la déclaration pour le Covid à remplir pour la Grèce heures à l’avance. On attend juste les résultats du test dans l’après-midi.

Les heures passent, 18h, 19h, 20h, on téléphone au centre, ils nous disent qu’il y a du retard et qu’on n’est pas sur qu’on aura les résultat avant demain . Quoi faire ? Faire les valises et y aller, rester à la maison ? On décide de quand même faire les valises et espérer pour le lendemain. Avant de dormir, on reçois un message, mais c’est le message d’acceptation en Grèce pour le vol Bruxelles-Athènes et pas le test, faux espoir.

Lundi 26/11

Réveil à cause du stress à 7h du matin, aucun message. On a pris congé, on va quand même aller à l’aéroport et espérer un miracle. On amène la voiture dans le garage de ma mère, qui nous conduira à Zaventem. A Zaventem on va au centre des test, où on retrouve cette fois sur le coté … d’autres Grecs qui ont le même problème.

Les responsables du centre disent qu’ils vont communiquer avec le laboratoire, ils prennent des numero de test, des gsms. Il ne semble pas y avoir beaucoup d’avancement dans les tests. On attend, il est 9h, 10h, plus qu’une demi-heure avant la fermeture des portes. Des Marocains nous ont rejoint, qui en plus on généralement des histoires plus triste que les notre. Souvent un décès dans la famille, ou un proche mourant, avec les enterrements qui dans la tradition musulmane qui ont lieu peu après le décès. On sent une vrai solidarité entre les cultures pour foutre le dawa autant que possible dans le centre de test. On gueule, les insultes en arabe entre ceux qui travaillent pour le centre et ceux qui attendent un test fusent. Les Grecs disent qu’ils vont appeler leur avocat. On envahi tous le centre, les jobistes flamands courent partout, c’est un beau bordel.


Avec tout ça, il faut bien se rendre à l’évidence, il est l’heure de fermer les portes et toujours pas de test. On va à l’aéroport pour changer les billets, quand miracle, le test de ma copine arrive 25 minutes avant l’embarquement. Vite au terminal, qui est fermé, mais vite au niveau du central des check-in. Elle aurait le temps d’y arriver, sans valises, mais dans 7 heures elle serait à Chios.

Les responsables ne veulent rien entendre. On a pris l’habitude de gueuler mais on ne peut pas faire grand-chose, surtout que après 10 minutes à se disputer il ne reste plus que un quart d’heure avant le vol. On abandonne et appelle donc ma mère pour venir nous chercher. Quoi faire ? Il n’y a pas de vol pour demain, juste un vol depuis Charleroi pour Thessalonique dans 4 heures et un vol mercredi, mais le test ne sera alors plus valide. On dit à ma mère de nous ramener à la voiture, et nous allons tout de même aller à Charleroi pour que au moins ma copine aille en Grèce.

Le problème est que il faut avant d’aller en Grèce déclarer son entré. Nous avons déclaré Bruxelles Athènes, pas Charleroi Thessalonique. On essaiera de voir si on peut rentrer dans l’avion à Charleroi. Sur le chemin de Charleroi, mon test, négatif également arrivé. On va jouer le tout pour le tout pour quitter la Belgique avant le confinement.

A l’accueil 2 heures avant le vol. On donne le test mais il n’est pas possible de donner la déclaration qui nous est arrivé la veille avec les mauvaises villes ! On leur montre un mail de confirmation antérieur qui prouve que nous avons fait la démarche et qui indique qu'avec ce mail nous pouvons rentrer. Discussion dans le check-in Ryanair … nous gardons notre poker face en faisant l’impression de ne pas comprendre le problème.

-         -  Dit Kimberly, cé normal qu’y ai que le mail.

-         -  Che pas Djason, normamment il faut.

-        -   Ouai, mais y a ecri qu’on peut les laisser.

-        -   T sur ?

-        -  Ben oui, regarde la

-        -  T’ peut-être raison j’croi que on a eu le cas et on avait laissé

-         Bon, ça va laisser passer. Vous pouvez venir prendre vos billets avec la preuve comme quoi les formalités sont bien remplies.

Cette preuve, c’était un bout de papier grand comme un demi post-it et gribouillé d’un message incompréhensible, mais pour nous, il nous semblait plus précieux que si il avait été écrit en lettres d’or. Nous pouvions enfin quitter la Belgique.

Arrivé en Grèce, nous aurions pu embrasser la terre tellement nous étions content d’être enfin arrivés. Nous avons dû montrer ce document, mais le policier ne voulait que savoir si nous étions dans le groupe qui passait les test ou pas et n’a jamais pensé regarder de quelle ville nous avions déclaré venir. Enfin, après cette très longue journée, nous pouvons prendre un taxi jusque chez le cousin de ma copine pour nous reposer. C’est la Saint-Dimitri, les rues de la villes sont bondées. Après avoir raconté l’histoire au taximan, il nous dit que pour sa fête, le Saint nous voulait dans sa ville et non pas à Athènes.

 

Mardi 27/11

Réveil à Thessalonique. Il est 9h30 mais heureusement à Bruxelles il n’est que 8h30 ce qui nous laisse le temps d’aller acheter un café dehors. Pour notre horloge interne, il est aussi 9h30 vu que le changement d’heure à eu lieu dimanche, et que nous n’avons vécu que un jour et demi en GMT+1. Il est temps de commencer le télétravail avec la Belgique. Habituez vous à cette double heure, parce que cette heure de décalage avec la Belgique est un fait qui ne nous quittera plus pour tout notre séjour en Grèce. Lorsque on travail, on est à l’heure Belge, sinon on ne s’en sortira jamais pour se coordonner avec le bureau.

Cette heure de difference est fondementale
en cas de télétravail sur differants fuseaux horaires.




Lors de la discussion Skype avec mon collègue, je dis que je suis resté au Luxembourg. Pas besoin de s’exposer aux ragots de bureau. La journée à été étonnement productive vu les circonstances. Après avoir fini la journée de travail tôt (mais tout de même tard ici avec le décalage), nous pouvons aller faire les magasins de Thessalonique. Il y a du monde partout et les bar sont bondé. Venant de Belgique où tout à commencé à fermer depuis 3 semaines, c’est à la fois agréable et inquiétant.

On fini tranquillement la soirée et en rentre à l’appartement refermer les valises et se préparer à repartir : on a réservé un vol pour le lendemain vers Chios. Depuis lundi dernier où nous avions quitté Bruxelles pour Luxembourg, nous sommes toujours dans le provisoire et ça commence à peser sur le moral.

 

Mercredi 28/11

Journée de travail normale, nous avons préparé les valises pour partir juste à la fin de la journée. Le vol est à 7h30, mais le temps d’arriver sur place, avec le décalage horaire, on risque d’être juste.

Depuis deux jours, on profite de l’incroyable offre de restaurant de la ville. Thessalonique est clairement la capitale gastronomique de la Grèce, la quantité de restaurant y est incroyable et les prix sont très bas. Nous profitons de notre passage pour commander à une cantine qui vend des plats « maison ». Le riz aux épinards avec son pain et la feta, les legumes farcis, l’agneau aux patates et aux légumes, le moussaka maison (du plus léger au plus nourrissant), il y en a pour tous les goûts. Si on avait une cantine de ce genre avec ces prix en Belgique, je ne sais pas si je cuisinerais encore beaucoup.

Pourquoi perdre son temps à faire à manger
si on peut avoir là même chose à sa porte.


La journée tire vers sa fin, pour son travail ma copine fait une présentation. Le taxi arrive, il attend, je rentre les valises dans la voiture, et à la seconde ou elle finit la présentation, tout est embarqué pour l’aéroport. On va enfin partir pour Chios. L’avion, un petit bimoteur à hélice décolle et nous quittons Thessalonique après cet agréable séjour.

Dans l’avion, on s’assoupit après cette journée. Je fais un jeu sur mon portable, puis un autre, puis un autre. Le vol n’est pas très long, il dure 50 minutes. D’ailleurs, est-ce qu’on ne devrait pas être déjà arrivé non ? Je ne sais pas exactement quand on est parti mais ça fait long.

-          TUUT c’est le commandant de bord qui vous parle. En raison des circonstances météorologiques, nous ne pouvons pas passer un vrai mur de nuage entre notre position au-dessus de Skiathos et Chios. Nous allons devoir retourner à Thessalonique et nous aviserons avec la société quoi faire.

Non, ce n’est pas une blague, encore une fois le vol pour Chios est impossible. Quelqu’un à dû nous donner le mauvais œil, c’est pas possible. L’avion rentre a Thessalonique, on reprend les bagages dans l’avion, on prévient les gens à Chios qu’ils peuvent quitter l’aéroport parce qu’on ne viendra pas non plus aujourd’hui.

Nous sommes embarqué dans un bus pour un hôtel. Lorsque on arrive le personnel n’a pas vraiment une bonne idée de ce qu’on fait là, mais après peu de temps, on nous donne un repas au restaurant et nous pouvons rentrer dans notre chambre pour défaire nos valises; encore une fois.

Jeudi 27/10

6 heure du matin heure grecque. L’alarme générale retentit dans l’hôtel pour inciter tout le monde à se lever pour aller prendre son petit déjeuner et se diriger vers le bus. Le tout donne un peu une impression de voyage scolaire, mais où on aurait vraiment envie de de rentrer à la maison voir ses parents. A l’aéroport, tout ce passe bien mais notre vol n’est indiqué nulle part. En effet, ce n’est pas un vol commercial, et le personnel de la compagnie nous donne les instructions pour aller jusqu’à l’appareil. Cette fois le vol ne dure pas une minute de plus, même si vu l’heure matinale on aurait souhaité que notre sommeil à son bord se prolonge quelque peu.

Mon jet privé pour Chios


Nous voilà à Chios à 9h05, heure grecque, ce qui fait 8h05 en Belgique et nous donne encore une heure pour commencer la journée de travail alors que personnellement j’avais déjà l’impression d’être à la moitié. Un café double dose et en avant.

Après le repas du midi, qui arrive à une 13h belge et 14h grecque, la journée semble inteeeerminable. On est réveillé depuis déjà 8 heures et on a encore pour 4-5 heures de travail. Je vais confesser au contribuable belge qui lit ce message que j’ai fait une sieste d’une bonne heure avant de finir piteusement ma journée. 

Enfin, après cette journée de télétravail interminable, je ferme l'ordinateur, je range les cables et je monte vers mon appartement. Je vais enfin pouvoir dormir dans un lit que je ne devrait pas quitter avant au moins un mois et demi.

Voilà, c’est ainsi que nous sommes finalement arrivé à Chios. 

 

28/10

Réveil à Chios. Les températures sont encore très agréables pour cette période de l’année. Mon manteau belge est entré dans un placard et je peux sortir mon T-shirt et mes lunettes de soleil de leur valise. Direction la boulangerie pour acheter un koulouri, un pain rond qui ressemble a un bagel en plus large et plus sec, fourré au fromage Philadelphia et à la dinde ainsi qu'un café glacé. Mon séjour sur l’île commence sous les meilleurs conditions.

 

Je travail le matin en m’étant bien reposé. Et à 13h belge 14h locale, il est l’heure de manger le repas de la grand-mère, le riz aux crevette pêchée autour de l’île. Nous nous asseyons, et je mange goulument mon plat en premier. Alors que tout le monde s’est assis et commence à manger, un petit tremblement. 

Un plus gros tremblement UN ENORME TREMBLEMENT QUI SECOUE TOUT. ON SE JETE SOUS LA TABLE, MAIS LA MAISON CONTINUE A TREMBLER PENDANT DE TRES TRES LONGUES SECONDES. BRRRRRRRRRRR LES MEUBLES FONT BRRRRRRRRRRRRR.

Après une looongue minute, le sol cesse de trembler et nous sortons sur la terrasse. Ce n’est pas un petit tremblement de terre, on essaye de voir sur les sites spécialisé ce qu’on en dit, mais évidemment il est encore trop tôt. Les ondes sismiques se propagent jusqu’à Athènes et dans tout l’Ouest de la Turquie. On ne le sait pas encore, mais un séisme de 6.7 sur l’échelle de Richter vient de frapper Samos. Le séisme n’était que à 10 km de la surface et il été ressenti dans tout la zone. C’est le plus gros séisme dans la région depuis des dizaines d’années. Sur l’île personne n’est blessé, mais malheureusement, deux adolescent meurt écrasée par un immeuble abandonné sur Samos et Smyrne est durement touchée également.

On reste dehors un moment par peur des répliques, mais la maison est solide et soleil aidant, on va télétravailler depuis le jardin. A l’étage, les armoires se sont ouvertes et tout ce qui était sur les tables est renversé. Je retourne travailler, je ne peux même pas me plaindre aux collègues vu qu’ils me croient à 3000 km de là. Imaginer si c’était arrivé deux heure plus tôt en plein meeting : « Ça va ? Pourquoi tu secoues ton PC, et pourquoi tu es allé sous la table. C’est quoi ce bruit qui vient de chez toi, tu as mal mis ton micro ? » Après, vu la qualité d’image de la webcam ce serait peut-être passé inaperçu, qui sait.


Sur Chios, on a pas d'images spectaculaires à vous montrer,
 quelques murets éffondré tout au plus.


Les plus gros dégats sont de loin les lézardes qui se sont formées 
sur la route qui passe devant le port, et qui a été gagné sur la mer.


Et c’est après cet accueil mouvementé que nous avons enfin pu passer notre premier vendredi soir à Chios à une terrasse sur le port. Une semaine après avoir bu notre dernier verre de vin sur la place du marché à Dijon et acheté nos moutardes. Une semaine qui nous a paru durer un mois tellement nous avons été ballottés, littéralement et métaphoriquement par les évènements.

 

 

 

 


lundi 2 novembre 2020

Le déconfinement

 La liberté commençait à se sentir dans l’air. Les routes n’étaient plus totalement vides, les trottoirs non plus. Dans les parcs, il devenait de plus en plus compliqué de convaincre les gens de ne pas s’arrêter de circuler comme c’était la règle à l’époque. De timides réunions avec des amis à 1,5 mètre de distance se faisaient à l’extérieur.  Bref, aux alentour du 15 avril, quelque-chose commençait à bouger.

C’est à ce moment que le gouvernement à commencer à parler du grand déconfinement.

Maintenant personne n’en parle, mais  l’époque, il y avait beaucoup de gens qui s’élevaient contre ce déconfinement, arguant qu’il était trop tôt. Outre le fait que il s’est avéré plus tard que ce n’était pas le cas, il n’aurait pas été possible de garder le confinement encore bien longtemps sans aménagement, le barrage commençai à laisser de l’eau s’échapper de toutes part.

Le gouvernement menait régulièrement des conseils nationaux sur l’évolution de la maladie et des mesures, mais celui dont toute la Belgique se souviendra, ce sera surement celui qui a introduit les divers phases du plan de déconfinement. On négocia jusque 10 heures, et les journaux télévisé durent bien meubler pendant tout ce temps alors qu’on attendait de savoir à quelle sauce on serait mangé.

Dans une pratique bien belge, la conférence se déroula dans les deux langues nationales en alternance. Si il fallait être bilingue pour la comprendre vu la traduction approximative. Les orateur se lancèrent dans un découpage en phases, 1a, 1b, 2, 3 etc pour s'assurer l’on ait rien compris à la fin.

Le plan était tellement mal expliqué que la plupart des gens ont pris connaissance des mesures le lendemain dans la presse. Elle a donné une image assez déplorable de l’équipe de crise qui avait suspendue nos vie depuis presque deux mois, et a fait grincer des dents jusque chez nos citoyens les plus obéissants. Avec comme contrepoint comique l’autorisation de faire du canoé lors de la phase 1b qui a bien fait rire, dans la mesure où c’était la dernière informations que nous nous attendions à recevoir lors de cette conférence. A vrai dire, même avec les explications de la presse, personne n’a jamais vraiment voulu comprendre les concepts de bulle tels qu’expliqué, et toute limite de personne a été vue comme la limite maximum à un rassemblement.


Conférence du conseil national


Les phases de déconfinement s’étalaient particulièrement lentement, avec des exceptions peu claires, mais l’essentiel était qu’il y avait un calendrier avec des dates indicatives qui permettait aux gens de patienter. Chaque semaine il y avait un nouveau « cadeau » aux citoyens, par exemple quand les magasins de bricolages ont ouvert, et qu’il y a eu des files d’une heure devant. Pour ma part, je fit mon devoir de citoyen/consommateur en allant acheter le premier jour d’ouverture des habits et des ustensile de cuisine. Les habits n’avaient pas grande utilité vu que en télétravail, il n’y a pas besoin de s’habiller. Les ustensiles de cuisine par contre ont été très rapidement rentabilisés.

Les entreprises furent le premier secteur à déconfiner. C’est d’ailleurs à mon bureau que j’ai ressenti pour la première fois le début du déconfinement, lors du drink de départ d’une collègue. Elle avait amené de la nourriture d’un traiteur espagnol, que l’on a mangé en cachette dans une salle de réunion soit disant pour préparer son départ. Rien que manger, discuter avec des gens de près me semblait tellement miraculeux. Lors du déconfinement, on a tous eu plusieurs de ces moment de liberté absolue où on a pu faire quelque chose que n’était plus possible depuis 50-60-70 jours. Pour moi ce repas entre collègue fut le meilleur de ces moment, le premier, avant l’invention du masque et de tout ce qui allait arriver ensuite. Le danger de l’interdit couplé à une promesse de jours meilleurs.

Reconstitution fidèle de mon premier repas du déconfinement.
Reconstitution fidèle de notre réunion secrète au ministère.
Depuis l'introduction du new-way of working,
c'est le SPF Silicone Valley.


 

 

 

 

mardi 7 juillet 2020

L'attente

Nous voilà donc confinés, à répéter jour après jour la même routine. Une fois arrivé à ce constat, et une fois qu'on a réalisé que la situation n'allait pas changer de sitôt, s'est posée la question de comment utiliser au mieux ce temps devenu brusquement si abondant.

Je ne peux pas rester 24h dans un endroit clôt, je devais au moins une fois par jour sortir de chez moi. Au début, il s'agissait d'aller dans les parcs la nuit quand il n'y avait personne, mais assez vite, une brèche dans le confinement a été découvert par moi comme par beaucoup de monde, le jogging.

Nous habitons à coté du parc du cinquantenaire, et déjà avant le confinement nous courrions autour environ une fois par semaine. Mais à partir du moment où il est devenu claire que le sport était une raison autorisée pour sortir de chez soi, ce fut la cohue. Je n'ai jamais vu autant de joggeurs de ma vie que en ces mois de confinement, depuis l'aube où je me réveillais pour aller manger mon petit déjeuner jusqu'à mon dernier regard vers le parc avant d'aller dormir. De cette expérience, on peut au moins conclure que le jogging ne transmet pas le covid, sinon tout Etterbeek aurait été affecté.

Nous avons acheté deux jeux de société, quelques livres. Heureusement que les services de livraison à domicile ne se sont jamais arrêtés. Les services de livraison de nourriture par contre ne nous ont pas convaincus, payer 30 euro pour quand même manger chez soi, autant aller chez Rob acheter des truffes, pour le même prix, le repas sera bien meilleur. Le budget restaurant à d'ailleurs été en partie compensé par l’augmentation des prix du supermarché en Belgique et une certaine montée en gamme.

Il faut dire que lorsque on reste enfermé chez soit 23h/24, un magasin comme un hyper-carrefour devient un temple de la consommation où aller rechercher un semblant de normalité. Une orgie de papier toilette pour faire oublier les pénuries, vins, étales de fruits et de légumes colorés, poissons, fromages, on se croirait dans un livre de Zola.

Capitalism, fuck yeah, du pq pour toute la terre
Capitalism fuck yeah, je peux prendre un bain dans du PQ


En parlant des vins justement, quelle gabegie, quelle alcoolisme. Non seulement nous sommes passé à 3 bouteilles par semaine, mais pas question de se contenter d'une bouteille bas de gamme, voir pire, d'un cubi, à la fin de confinement, le cachet de nos bouteilles avait atteint 10 euro pièce. Témoins l'évolution entre les deux supermarché que nous avons fait en Allemagne, le premier en avril nous a coûté 100 euro, le deuxième 200, dont 30 euro de fromage et 30 euro de vin. Nous avons fini avec les apérol-spritz, mais depuis la fin du confinement, nous buvons dehors et la demi-douzaine de bouteilles achetées en dernier attendent sagement dans leur tiroir.

En parlant d'addictions, une des soirée du confinement où il n'y avait personne, j'étais sorti me promener dans un Etterbeek déserté quand quelqu'un à place Jourdan m'a demandé pour une clope ... chose que j'ai trouvé une très bonne idée si j'en avait eu sur moi. Dés le lendemain, me voilà parti acheter un paquet pour passer le confinement ... 10 cigarettes en trois mois.

Au niveau des addiction comportementales, contrairement à d'autres, je n'ai pas été plus sur Netflix, je n'ai pas joué à plus de jeux vidéo, d'un instrument de musique ou je ne sais quoi. Je n'ai pas suivi non plus les conseils de développement personnel de mettre a profit ce confinement pour apprendre quelque chose d'utile. J'ai vécu pendant le confinement, jour après jour, et je pense que ce sera déjà assez au niveau du bilan.

Avant de finir ce chapitre sur la période la plus marquée du confinement (20 mars-15avril) je voudrais évoquer le silence qui s'était emparé de la ville et que l'on ne verra plus jamais. Une fois où j'avais du aller au travail le 7-8 avril, j'y était arrivé en 7 minutes en voiture parce qu'il n'y avait personne dehors. L'activité humaine s'était comme suspendue l'espace que quelques semaines. Rien que sortir seul la nuit semblait révolutionnaire.

Vers la fin du confinement le plus stricte, autour du 15 avril, j'avais marché jusqu'à Sainte-Catherine, et le centre ville avait un visage familier de mon voyage aux USA... c'était un centre ville américain. A savoir comme aux USA, tous les gens normaux restent hors du centre, et il n'y reste que les SDF, les drogués et les jeunes en manque d'activité, les vibes étaient exactement les mêmes que autour du centre de Salt-Lake City.

Je vous laisserai donc sur the sound of silence, et le bruit des oiseau qui l'on fait semblant de remarquer ...


jeudi 25 juin 2020

Le début du confinement

Après ce dernier vendredi de lock-down party, la Belgique se réveillait un peu groggy sans savoir exactement vers quoi elle allait. Nous avons été à Anvers comme nous avions prévu de la faire, mais les magasins étaient en voie de fermeture. Nous étions déjà dans le confinement mais il y avait encore un air de liberté qui n'avait pas encore disparut. Il y avait pas mal de promeneurs, les cafés avaient des boissons à emporter, nous voyions encore le confinement comme un petit désagrément qui allait passer.

Il faut préciser que contrairement à juin où j'écris ces lignes, les masques étaient encore quelque chose de presque inconnu pour nous. Les ministres de la santés de Belgique et de France disaient que c'était inutile. Personnellement, ainsi que la plupart des gens de mon entourage, on savait que c'était n'importe quoi, que cette déclaration n'était là que parce que il n'y avait aucun masque disponible sur les marchés mondiaux. Mais le fait de nous prendre tellement pour des abrutis a érodé la mince confiance que on avait dans la parole politique. J'étais prêt a entendre dire que on a pas de masque et qu'il faut les réserver pour les hôpitaux, mais pas que les masques sont inutiles. De toute façon, j'avais regardé en février pour acheter des masques sur amazon, mais ils avaient des prix de l'ordre de 25 euro pour 1 masque chirurgical (contre 1,5 euro actuellement).

Egalement un grand souvenir du confinement, il avait plu sans discontinuer depuis début février, on n'en pouvait plus de sortir sous la pluie chaque semaine. Et lorsque le confinement est arrivé, à commencé une période de soleil sans une goutte de pluie pour 2 mois, au point d'en venir à souhaiter qu'il pleuve pour que toutes la végétation ne sèche pas sur place. On a même eu un incendie au bois de la cambre. Bon, un incendie de ... 100m², la taille d'un grand appartement, et pas 100 hectare comme en Grèce mais c'était un indice de combien sèche a été cette période.



Evidemment, fin mars on ne pensait pas à ça, on rageait parce que pile au moment où on a du beau temps, on se tape la quarantaine et on ne pouvait pas sortir.


Le retour au travail


Lundi, comme prévu c'est télétravail. Le planning prévoyait 3 jours de télétravail par semaine, je ne saurait dire exactement a quel moment ça a été annoncé mais en pratique il fut assez rapidement claire que ça se transformerait en présence au travail que pour le personnel indispensable. 

Pour une personne comme moi qui n'avais presque jamais pris un jour de télétravail de sa vie, c'était nouveau, étrange. Un peu comme des vacances où on doit rester à la maison, impression accentuée par le fait que mon chef est tombé malade à ce moment et que la charge de travail a beaucoup diminuée. Heureusement parce que ma productivité a aussi diminuée, point atteindre des proportions abyssales vers la fin du mois de mars. 

Par contre, pour travailler à deux avec ma copine, les 35m2 de mon appartement ont vite semblé très limités. Comme tout était fermé, j'ai mis deux mois à acheter une deuxième chaise de bureau, on travaille à deux sur le même bureau, mais heureusement que on avait un deuxième écran oublié qui m'a été bien utile. Plus généralement, le rythme de vie en télétravail constant était chamboulé.  On se réveillait plus tard, on commençait à travailler mais à midi il faut cuisiner, manger, laver et se reposer, ce qui prend minimum 2 heures. Puis la journée s'étire vers l'après-midi. étant donnée qu'il n'y avait rien à faire de toute façon, je procrastinait mes taches, ce qui faisait que j'était dans un état constant de semi-travail jusqu'à 20h du soir, ni vraiment productif, ni vraiment au repos. 

Les journées passent et se ressemblent, jamais vraiment au travail jamais vraiment fini, les week-end peu différent des jours de semaines. Ce tempo à transformé les souvenirs de cette période en une soupe de mémoire dont il est difficile de distinguer les gros morceaux entre eux. Autant la première semaine est très mémorable à cause de l'effet de nouveauté, mais le reste s'est fondu dans un sentiment diffus commun au début du confinement. Ce qui est sur, c'est que au début, nous regardions worldmeter pour voir le nombre de de cas et de mort toutes les 20 minutes pendant la journée, et que je lisais des pages et des pages de forum concernant le coronavirus. Au fur et à mesure où la situation s'est installées, j'ai commencé à les regarder de moins en moins jusqu'au sentiment l'opposé ou je ne regarde plus rien en lien avec l'épidémie. Aux artistes qui parlent de faire des œuvres d'art en rapport avec le confinement pour bientôt, je leur conseil d'attendre un peu pour les diffuser parce pour l'instant, la dernière chose que j'ai envie de voir c'est une comédie sur un immeuble confiné avec Danny Boon.

Soupe de lentille traditionnelle grecque,
mais également mon esprit quand j'essaye de me souvenir
 du confinement après le première semaine


Atteint du coronavirus

Peu après le début du confinement, nous avons commencé à avoir des symptômes grippaux moi et ma copine. Surtout elle a eu de la fièvre, de la toux. Les symptômes étaient légers mais ont duré deux bonnes semaines pour nous deux. Lors de son anniversaire, nous avons pris congé sommes allés au parc de Huizingen, qui était très joliment décoré mais qui nous a fatigué énormément en deux petites heures de marche a cause de la maladie.

Nous avions également réservé un appartement à la cote, que nous aurions annulé à cause de la maladie si l'agence ne l'avait pas fait avant. Plus généralement, nous avons pensé a divers moyens de nous échapper de ce studio au début du confinement, mais nous avons du nous résigner à y passer les 3 gros mois de quarantaine. Il faut noter que au début, nous n'avions jamais imaginer que la quarantaine dure si longtemps, chaque mois, on se disait que dans 3 semaines ce serait fini. Jamais je n'aurait imaginé qu'il y ai encore autant de restrictions fin juin.

Bref, pour ne pas garder trop le suspens, nous avons été faire un test d'anticorps, test qui s'est révélé négatif. Déception, tout ça pour rien. D'un coté, vu les séquelles qu'on certains, c'est pas plus mal, mais ça nous fait passer pour des malades imaginaires et nous fait perdre le contact proche que on a cru avoir avec la maladie pendant 3 mois. Nous auront donc été de simples confinés ... 








jeudi 28 mai 2020

Post-journal du confinement


Je vous ai épargné mon journal du confinement et mes photos de pâtisserie, de mes masques faits maison où mes citations philosophiques sur fond d'Aperol-Spritz.

Si j'écris ce texte, c'est principalement parce que j'ai remarqué la vitesse à laquelle les opinions au sujet de cette pandémies changent. Ce qui est un jour l'opinion dominante est un mois plus tard une théorie du complot, comme avec la saga de l'hydrochlorodrine.

Du fait que mon blog n'a jamais eu un bien grand succès, il me sert maintenant plus de journal intime sur mes états d'esprit passés que de porte-voix vers le monde. C'est justement pour cette raison qu'il me semble aujourd'hui, 28 mai 2020, un outil tout indiqué pour transcrire mes pensées et mes souvenirs au sujet de cette pandémie. Je veux les sauvegarder. Pas tellement pour ce qu'elles ont d'original, plus que sur d'autres sujet, j'ai l'impression de n'avoir comme opinion que la moyenne de mes sources d'information. Mais j'ai le sentiment que le récit de cette pandémie sera réécrit à sa sauce par toutes les idéologies dans les prochaines années et que j'ai envie pour moi de garder une vision contemporaine sans la polluer des futurs évènement et changement qu'apportera ou pas l'après-covid 19.

Un si beau jeudi

Ma perception était que le confinement avait commencé le 18 mars, date qui circule dans les média pour le début du confinement. Hors le 18 mars, c'est l’anniversaire de ma copine, qui a eu lieu la première semaine du confinement. Le vrai changement dans nos vies, le coup d’envoi du confinement pour moi a été le jeudi 12 mars. Avant cette date, nous avions eu des nouvelles de confinements en Italie, mais à vrai dire je pensais que ce n’était qu'une grippe un peu exagérée pour laquelle on faisait trop de bruit à cause de manque d’actualité vraiment intéressante.

Ce jeudi on avait une réunion d'équipe extraordinaire. Je n'était pas stupide, je savais que c'était pour étendre le télétravail. C'était dans l'esprit de toutes les organisations. Notre direction avait organisé un planning organisé avec 2 jours de présence et 3 jour de télétravail, a bien répartir selon un code couleur et les disponibilités de chacun. Une bonne organisation donne une impression de maîtrise de la situation, même si les chefs n'ont pas plus d'information que leurs employés.

C'est le jour où il est apparut a tout le monde que nous allions vers le confinement. L'homme a une capacité assez incroyable à éviter de penser que la vie va continuer comme avant en cas de problème externe. Fin février nous pensions encore aller à Florence pour l'anniversaire de ma copine et les bourses battaient de nouveaux records. Ça correspond assez bien aux descriptions que j'ai lu des déclarations de guerre, d’événement imprévu. Nous nous accrochons a des projets qui devaient avoir lieu alors qu'ils sont déjà caduc, voulant gagner chaque jour possible sur l'inévitable.

Au niveau des sorties par exemple, alors qu'il y avait des discussion au sujet de la distanciation sociale avant cette date, nous sortions comme jamais. Le dernier jour où les bars sont resté ouverts, le vendredi 13, les bars étaient tous plein, remplis à ras bord par des jeunes qui voulaient faire une dernière fois la fête avant le confinement qui s'annonçait. En même temps, les magasins étaient pris d'assaut, provoquant la Grande pénurie de papier toilette et de toute une séries de produit presque au hasard, il ne nous avait vraiment manqué ce vendredi que des pâtes et des œufs.

Pour le reste, pour résumer le sentiment de surprise pour cet évènement attendu, je vous laisserais à une plume plus experte que la mienne, et que j'avais eu la chance le lire en octobre 2019, avant que tout ça ne fut imaginable.

Jusque-là, malgré la surprise et l'inquiétude que leur avaient apportées ces événements singuliers, chacun de nos concitoyens avait poursuivi ses occupations, comme il l'avait pu, à sa place ordinaire. Et sans doute, cela devait continuer. Mais une fois les portes fermées, ils s'aperçurent qu'ils étaient tous, et le narrateur lui-même pris dans le même sac et qu'il fallait s'en arranger. "La peste", Albert Camus


  


Vous avez crus que j'allais vous épargner mes photos ? Mouarf