lundi 2 novembre 2020

Le déconfinement

 La liberté commençait à se sentir dans l’air. Les routes n’étaient plus totalement vides, les trottoirs non plus. Dans les parcs, il devenait de plus en plus compliqué de convaincre les gens de ne pas s’arrêter de circuler comme c’était la règle à l’époque. De timides réunions avec des amis à 1,5 mètre de distance se faisaient à l’extérieur.  Bref, aux alentour du 15 avril, quelque-chose commençait à bouger.

C’est à ce moment que le gouvernement à commencer à parler du grand déconfinement.

Maintenant personne n’en parle, mais  l’époque, il y avait beaucoup de gens qui s’élevaient contre ce déconfinement, arguant qu’il était trop tôt. Outre le fait que il s’est avéré plus tard que ce n’était pas le cas, il n’aurait pas été possible de garder le confinement encore bien longtemps sans aménagement, le barrage commençai à laisser de l’eau s’échapper de toutes part.

Le gouvernement menait régulièrement des conseils nationaux sur l’évolution de la maladie et des mesures, mais celui dont toute la Belgique se souviendra, ce sera surement celui qui a introduit les divers phases du plan de déconfinement. On négocia jusque 10 heures, et les journaux télévisé durent bien meubler pendant tout ce temps alors qu’on attendait de savoir à quelle sauce on serait mangé.

Dans une pratique bien belge, la conférence se déroula dans les deux langues nationales en alternance. Si il fallait être bilingue pour la comprendre vu la traduction approximative. Les orateur se lancèrent dans un découpage en phases, 1a, 1b, 2, 3 etc pour s'assurer l’on ait rien compris à la fin.

Le plan était tellement mal expliqué que la plupart des gens ont pris connaissance des mesures le lendemain dans la presse. Elle a donné une image assez déplorable de l’équipe de crise qui avait suspendue nos vie depuis presque deux mois, et a fait grincer des dents jusque chez nos citoyens les plus obéissants. Avec comme contrepoint comique l’autorisation de faire du canoé lors de la phase 1b qui a bien fait rire, dans la mesure où c’était la dernière informations que nous nous attendions à recevoir lors de cette conférence. A vrai dire, même avec les explications de la presse, personne n’a jamais vraiment voulu comprendre les concepts de bulle tels qu’expliqué, et toute limite de personne a été vue comme la limite maximum à un rassemblement.


Conférence du conseil national


Les phases de déconfinement s’étalaient particulièrement lentement, avec des exceptions peu claires, mais l’essentiel était qu’il y avait un calendrier avec des dates indicatives qui permettait aux gens de patienter. Chaque semaine il y avait un nouveau « cadeau » aux citoyens, par exemple quand les magasins de bricolages ont ouvert, et qu’il y a eu des files d’une heure devant. Pour ma part, je fit mon devoir de citoyen/consommateur en allant acheter le premier jour d’ouverture des habits et des ustensile de cuisine. Les habits n’avaient pas grande utilité vu que en télétravail, il n’y a pas besoin de s’habiller. Les ustensiles de cuisine par contre ont été très rapidement rentabilisés.

Les entreprises furent le premier secteur à déconfiner. C’est d’ailleurs à mon bureau que j’ai ressenti pour la première fois le début du déconfinement, lors du drink de départ d’une collègue. Elle avait amené de la nourriture d’un traiteur espagnol, que l’on a mangé en cachette dans une salle de réunion soit disant pour préparer son départ. Rien que manger, discuter avec des gens de près me semblait tellement miraculeux. Lors du déconfinement, on a tous eu plusieurs de ces moment de liberté absolue où on a pu faire quelque chose que n’était plus possible depuis 50-60-70 jours. Pour moi ce repas entre collègue fut le meilleur de ces moment, le premier, avant l’invention du masque et de tout ce qui allait arriver ensuite. Le danger de l’interdit couplé à une promesse de jours meilleurs.

Reconstitution fidèle de mon premier repas du déconfinement.
Reconstitution fidèle de notre réunion secrète au ministère.
Depuis l'introduction du new-way of working,
c'est le SPF Silicone Valley.