samedi 5 septembre 2015

Le périple des migrants par les îles.




Les migrants qui viennent à Izmir viennent le plus souvent de camps de réfugiés en Turquie ou au Liban. Ils arrivent par la gare ferroviaire depuis les provinces de l'est et vont selon leur moyens dormir dans des hôtels ou dans le Parc de la Culture qui borde la gare. Sur place ils trouvent rapidement un passeur ; la police turque laisse faire sans intervenir.

Gare principale d'Izmir
A deux pas de là se sont installés des boutiques de produit de camping, dont les vendeurs alpaguent les passants sur la qualité de leurs gilets de sauvetage que l'on retrouvera quelques jours plus tard sur les plages grecques. Certains migrants se passeraient même totalement de passeur pour venir sur les îles grecques en achetant eux même leur bateau pneumatique. Toute cette agitation se concentre sur quelques rues, pour les migrants, Izmir n'est qu'une étape vers Chios et Lesbos, comme Bodrum est une étape vers Kos.

Les gilets de sauvetages sont le produit phare de cette boutique


Depuis Izmir, les migrants vont à Çeşme ou Ayvalik, toutes deux des stations balnéaires populaires chez les vacanciers turcs, d’où ils partent vers les côtes grecques. La distance à parcourir n'est que de dix à quinze kilomètres, distance que le ferry entre Çeşme et Chios parcourt en 50 minutes. Les migrants, eux, mettront plus de trois heures pour passer d'une rive à l'autre, ils partiront de nuit, ainsi que de plages plus éloignées pour échapper aux garde côtes.
Cette courte navigation sur la mer Égée, habituellement calme pendant l'été est moins dangereuse que celle vers Lampedusa. Ce qui n’empêche pas que régulièrement des embarcations surchargées chavirent, comme nous le rappelle tragiquement la mort de Aylan, ce jeune Syrien dont la photo à fait le tour du monde.


Une fois arrivés sur les plages de Chios, ils trouent leur embarcation, avant d'aller se signaler à la police. Ceux interceptés en mer sont amenés à la capitainerie et également remis à la police. De là, ils sont envoyés vers le centre pour réfugiés de Mersinidi où ils sont triés pas nationalité. Les Syriens reçoivent une permis de résidence provisoire de six mois en Grèce, qui leur permet de se déplacer sur tout le territoire mais leur interdit de quitter le pays. Ensuite, ils reviennent à la ville de Chios pour prendre un bateau vers Athènes.
La situation sur les îles qui ont reçu plusieurs fois leur population en nombre de migrants est tendue. A Chios les « seulement»  30 000 migrants depuis le début de l'année ont pu être évacué à un rythme acceptable, et la situation dans la ville est calme. Les migrants font tranquillement leurs achats dans la ville, bénéficient du wi-fi dans les cafétérias et pour les plus fortunés vont dormir dans les nombreuses chambres à louer. Dans le centre de réfugier de Mersinidi, la situation est plus précaire, une équipe de Médecins du Monde viens d'arriver pour améliorer les conditions sanitaires, ils logent et ont amené leur matériel dans les logement universitaires qui sont vide en été. 

Campement de fortune dans le port de Chios
Contrairement à Chios, dans les îles de Kos ou Lesbos, la quantité de réfugiés est telle que la situation est plus tendue, le nombre des réfugiés approche celui des habitants. A Lesbos, des heurts ont eu lieu entre migrants demandant à être amenés à Athènes et la police, tandis qu'à Kos, des habitants excédés ont lancés des œufs et des tomates tant au ministre de la défense qu'au commissaire européen à la migration, le Grec Avramopoulos, qui était venu se rendre compte de la situation.

Pour soulager les îles, le gouvernement grec essaie de raccourcir le plus possible leur passage, d’affréter des navires supplémentaires pour les évacuer vers le continent, et de leur trouver une place sur les ferrys qui rejoignent Athènes. En conséquence de quoi au 17 août, tout les ferrys de Chios à Athènes étaient complets jusqu'au 27 août .
Plus généralement, l'afflux de réfugiés sur des îles déjà surchargées pendant l'été a perturbé les transports, tel ce village isolé resté sans son seul taxi parce que le conducteur dormait après avoir ramené 30 migrant à la ville de Chios pendant la nuit. Mais tant bien que mal, dans un délais de deux semaines, on peut estimer que la majorité des migrants est passée de Chios à Athènes ou Thessalonique.

En arabe: "C'est ici qu'on achète les tickets"
"Cartes sim gratuites avec chaque voyage"


Le passage en Grèce des réfugiés syriens n'est qu'une étape, sans grand danger, vers l'Europe. Même si le pays est dans la zone Schengen, le fait de ne pas avoir de frontière terrestre avec le reste de la zone rend cette appartenance très théorique pour les migrants. Une fois arrivés à la frontière, les migrant s'empressent de brûler leur permis de séjour provisoire en Grèce pour ne pas y être renvoyé, bien que les dispositions de Dublin 2 qui prévoient que les réfugiés doivent être traités dans leur premier pays d'arrivé ne soient plus mis en pratique depuis le dernier afflux de migrants. 

En Grèce l'actualité politique est dominée par la crise politique, qui relègue l'afflux de migrant au second plan. Le faite que les migrants ne fassent que passer désamorce les réactions hostiles. Certaines personnes aident les réfugiés, d'autres gagnent un peu d'argent grâce au business qui s'est crée autour de ces migrants, mais la grande majorité de la population se contente de les voir passer.

Après six ans de crise et six mois de gouvernement de Syriza, les perspectives économiques en Grèce ne sont pas bien meilleurs que celles en Turquie, et l'immense majorité des migrants remontent ensuite les Balkans et arrive en Europe. Le gouvernement grec organise même partiellement cet exode en amenant les migrants directement à la frontière de l'ARY Macédoine. De là, les migrants passent l'ex-Yougoslavie pour arriver en Hongrie puis en Autriche et en Allemagne où ils arrivent actuellement.


lundi 2 mars 2015

La Grèce à la dérive.

La Grèce à la dérive.

       Les étudiants de la faculté d'architecture d'Athènes ont eu ce vendredi la bonne surprise de découvrir avant leur examen d'histoire de l'art des restes calcinés de voiture, à la suite des premières émeutes urbaines depuis l’élection du nouveau gouvernement.

       Pour les activistes d’extrêmes gauche, la lune de miel avec le nouveau gouvernement n'aura donc pas duré plus de deux mois. Le parti
ΑΝΤΑΡΣΥΑ, groupuscule d’extrême gauche ayant occupé la place laissée vacante par la transformation de Syriza en parti de gouvernement avait organisé une manifestation contre la signature par la Grèce d'un nouveau mémorandum.
La police étant critiquée dans la rhétorique d’extrême gauche de Syriza comme une force du pouvoir, les policiers sont restés à bonne distance. Pourquoi iraient-ils risquer leur vie pour un ministre de l’intérieur qui veut leur retirer leur arme lorsqu'ils font face à des manifestations et dont le fils est en prison pour avoir braqué une banque ?

Voiture brûlée dans les premières meutes anti-austérité de l'époque Syriza


       Ces événements ne sont pas exceptionnels à Athènes, mais c'est un signal que l'état de grâce du nouveau gouvernement n'en a plus pour longtemps. Malgré les dénégations de Syriza pour qui le nouvel accord n'est pas la suite du mémorandum, la majorité des Grecs n'est pas aussi aveugle que pour ne pas se rendre compte que Varoufakis pas ramené des milliard depuis Bruxelles. Mais la côte de popularité du nouveau gouvernement reste à des nivaux stratosphériques, parce que les gens sont néanmoins satisfait que le gouvernement se soit bien battu avec les européens, et si pas on ne parle plus des lendemains qui chantent au moins il y a l'espoir que l'austérité s’adoucira.
       Hors, si Tsipras a promis de l'argent sans memorandum, en pratique il a obtenu un mémorandum sans argent,
plutôt le report de la fin du mémorandum, renommé Programme, mais pas sa disparition. La prochaine tranche de prêt que l'état devait recevoir ne sera accordé par les partenaires, nouveau nom de la Troika, que dans quatre mois, à condition que la Grèce implémente des mesures permettant de garantir sa solvabilité. Ces mesures, renégociées avec l’Europe ne seront pas les mêmes que celles que devait prendre le précédant gouvernement, mais elles ne pourront pas mettre en danger l'excédant primaire du pays.

       Parce que oui, après 5 ans d'austérité, la Grèce était arrivé à un excédant primaire, malheureusement en augmentant les impôts et en diminuant les prestations sociales plutôt qu'en diminuant les dépenses de fonctionnement de l'état, mais c'est une performance dont peu de pays de la zone Euro peuvent se targuer.
       Mais cet excédant primaire était bien fragile, et les conséquences de l'arrivée au pouvoir de Syriza vont le remettre en cause. 25 milliards d'euro sont sortie des banques grecques pour le seul mois de février1, tandis que les annonces de suppression d'impôts, d'amnistie fiscale et de ristourne de 50% sur les arriérés d’impôts2, ont vidé les caisses de l'état. Depuis l'annonce des élections les Grecs attendent de voir vers où va la situation, et préfèrent garder leur argent pour avoir un matelas en cas de pépin et une marge de manœuvre avec l'administration.

       En conséquence, les caisses de l'état se vident de mois en mois. Le précédant gouvernement avait laissé trois milliards dans les caisses, et la dernière tranche d'aide de 8 milliards devait apporter un matelas de liquidités à l'état grec. Mais avec le report à quatre mois de cette tranche d'aide, et le remboursement à venir de 1.4 milliard d'euro au FMI, la trésorerie du pays tombera a des niveaux inquiétant.
        Le gouvernement a déjà commencé à prendre des mesures à court terme pour préserver sa marge de manœuvre. Arrêt de payement aux fournisseurs, arrêt de payement des arriérés de soldes des militaires, et plus généralement toute les dépenses qui ne concernent pas les deux veaux d'or du gouvernement d’extrême gauche que sont le paiement des retraites et des salaires des fonctionnaires. Et l'embauche de 4000 fonctionnaires supplémentaires dans le premier mois de gouvernement ne risque pas d'améliorer les choses.
       Syriza espère qu'une manne providentielle leur permettra de passer des mesures sociales à l'avenir. Le nouveau gouvernement a fait de la lutte contre la fraude fiscale et la corruption son cheval de bataille, et espère trouver de l'argent par ce moyen pour financer tout ce qu'il promet. En attendant un hypothétique troisième plan d'aide ou on convaincra l’Europe de prêter encore plus pour faire de la relance keynésienne.

        Mais pour que cette dernière tranche de prêt, où qu'un nouveau plan d'aide voit le jour, il faudra que les mesures signées avec l’Europe soient votées.
       Pour des députés ayant débuté au parti communiste, voter un texte technique ne posera pas trop de problème, mais lorsqu'il faudra voter une par une les lois augmentant la TVA, ou diminuant les pré-retraites pour éviter de retomber en déficit, il sera dur de choisir entre la diatribe populiste et l'amour du pouvoir, quand la cote de popularité de gouvernement chutera parce qu'il n'aura pas réussi à tenir ses illusoires promesses.
       Peut-être Varoufakis croit-il qu'il peut tromper l’Europe en votant autre chose que ce qu'il signe. Sur l'augmentation de la TVA, il vient d'affirmer qu'il l'augmenterait sur des biens « sans importance »3. Mais comme maintenant les prêts ne viendrons que après les mesures, il sera difficile de duper des créanciers savent à quoi s'en tenir
       A mesure où les vainqueur des élections comprennent que le changement sémantique de Troïka en Partenaires ne fera pas long feu, commencent se font entendre à gauche des voix parlant de défaut sur toute la dette , au prix si il le faut d'une sortie de l'euro, qui permettra enfin d'avoir une politique nationales totalement indépendante de tout ces mémorandums.

       Un mois après les élections, après trois semaines de psychodrame, pas grand chose n'aura changé. Le système de prêt européen reste, avec un pays plus pauvre qu'avant, les vendeurs d'espoirs continuent à entretenir le rêve pour une grande partie des Grecs, et le gouvernement n'a ni le courage d'entreprendre les réformes qu'il proclamait, comme la taxation de l'église ou la réforme de l'armée, ni de faire un tournant socio-démocrate pour viabiliser l'état, ni de faire défaut et sortir de l'euro.
       Bien malin qui peut prévoir ce que fera la Grèce dans les quatre prochains mois jusqu'à la prochaine tranche d'aide, quand de toute évidence, Syriza ne semble n'avoir jamais eu une idée claire de ce qu'il ferait une fois au pouvoir.
1http://www.tribune.gr/economy/news/article/116956/jp-morgan-25-dis-evro-efigan-apo-tis-ellinikes-trapezes-2015.html
2http://www.kathimerini.gr/804157/article/oikonomia/ellhnikh-oikonomia/diagrafh-ews-50-twn-ofeilwn-sthn-eforia
3http://news.makedonias.gr/113209/varoufakis-den-tha-afxithi-o-fpa-se-nisia-paramethories-perioches-farmaka-trofima-ke-vivlia/

lundi 26 janvier 2015

Victoire écrasante de la gauche radicale en Grèce



Bilan des élections grecques.


A la suite d'un triller qui dura jusqu'aux petites heures du matin, le score de Syriza s’établit à 149 députés sur 300, soit deux de moins que la majorité absolue. Ce qui n'a pas empêché les partisans du parti de descendre dans les rues dans toutes les grandes villes pour fêter la victoire contre l'austérité. Cette victoire historique pour le parti fondé en 2004 et qui avant la crise avait un score de 5% lui assure une hégémonie incontestable dans le monde politique grec, et la possibilité de créer un gouvernement rapidement.
Le parti de droit
Nouvelle Démocratie maintient son score, avec 28 %, il devient la seul vrai force d'opposition, les autres partis ayant tous moins de 7 %. A force de ménager la chèvre et le chou dans son précédant gouvernement, de couper les ressources dans les retraites, les allocations, mais de ne pas assez remettre en cause les privilèges corporatistes, le parti n'a pas séduit les réformistes et a du se replier sur sa base électorale classique.
L'
Aube Dorée arrive troisième avec 6,5%, si symboliquement, voir le parti néonazi arriver troisième est navrant, sa dynamique est brisée depuis que la moitié de ses députés sont en prisons et le parti perd des voix comparés aux élection européennes. Le parti se transforme depuis une milice fasciste voulant assurer l'ordre dans les quartiers peuplés d'immigrés à un simple parti d’extrême droit radicale mais au moins non-violante.
Après viennent les centristes du nouveau parti Potami, qui perdent leur pari de devenir la troisième force politique et une troisième voie. Le parti communiste (KKE) se maintient à 5% grâce a son électorat traditionnel qui votera communiste tant qu'il vivra. Les populistes de droit des Grecs indépendants (ANEL) se maintiennent également au parlement.
Bon dernier, le parti socialiste Pasok entre finalement au parlement, désavoué par ses électeur, il avait eu 12% en 2012 et 44 % (!) en 2009. Toute sa base électorale et une bonne partie de ses cadres ont migré en masse chez Syriza qui fait office de trou noir à gauche, avalant toutes les autres formations. Il a également été affaibli par la liste dissidente de l'ancien premier ministre, to kinima, qui elle reste hors du Parlement.

Rock star Tsipras

Premières évolutions.

En Grèce, les gouvernements doivent se former très rapidement après les élections, car les ministères sont à ce point politisées qu'ils ne peuvent pas appliquer une gestion d'affaires courantes.

Alexis Tsipras a conclu un accord ce lundi matin avec le présidant des Grecs indépendant, Panos Kammenos pour avoir les députés lui manquant pour sont gouvernement. Il a été nommé premier ministre par le présidant dans l'après midi et le nouveau gouvernement entrera en fonction mardi.
A noter une petite révolution dans un pays ou l'église garde une grande place dans la sphère politique, Tsipras à annoncé qu'il ne prêtera pas semant sur la bible, un pas vers la taxation des biens du clergé ?

Super rock star, trois médaillons +1 charisme.

Dans les prochain jours, Syriza prendra les mesures qu'il avait annoncé pour la semaine de sa prise de pouvoir, suppressions de la taxe foncière, augmentation des retraites, gratuité de l’électricité pour les plus pauvres etc
Les choses sérieuses commenceront ensuite, lorsque Tsipras fera le tour des chancelleries européennes pour évaluer ses marges de manœuvres, et qu'il viendra négocier un assouplissement des mesures en vue recevoir la prochaine dose de prêts, le pays étant moins que jamais prêt a aller emprunter sur les marchés.



samedi 24 janvier 2015

Élections en Grèce, le temps de l'incertitude.

    La campagne électorale en vue des élections qui auront lieu ce dimanche en Grèce aura été pour le moins terne selon les standards grecs.
    Il y a bien eu les grands rassemblements devant le Parlement, ainsi que leurs équivalents en province, les marches électorales au rythme des mégaphones, les militants qui installent des stands sur les places de chaque quartier et de chaque village, mais il n'y a plus l'insouciance d'avant la crise, où les gens pouvaient croire sincèrement le temps d'une élection aux promesses les plus farfelues de politiciens.
     La mobilisation politique de la société civile en réaction à la crise avait eu lieu en 2010-2011 avec le mouvement des indignés et les mobilisation syndicales contre les mesures d'austérité. Cette période d'intense activité politique fit exploser la classe politique grecque en la polarisant entre pro-austerité et anti-austerité. Mais l’absence de résultats des mobilisations générales a lassé les gens.
    Depuis les élections de 2012, le parti Syriza réclame constamment la démission du gouvernement, multipliant les motions de méfiances au parlement. Le pays vie depuis trois ans dans un climat de campagne électorale permanentes, il a déjà renouvelé les autres mandataires lors des élection communales, provinciales et européen de mai 2014. Les gens sont las de cette activité politique continue et espèrent que ces élections permettrons de donner un mandat claire a une formation pour qu'elle applique son programme pendant toute une législature.

Parlement grec


    C'est donc sans enthousiasme que les électeurs vont se rendre aux urnes ce dimanche pour ce qui ressemble à un referendum sur la politique d'austérité. Les élections se joueront entre le parti de droit Nouvelle Démocratie et Syriza, le parti de la gauche de la gauche qui a phagocyté le parti socialiste Pasok au point que celui-ci pourrait ne pas rentrer au Parlement.
    Tout les sondages indiquent que Syriza devrait l'emporter, il est probable qu'il doive s'allier avec un autre parti pour atteindre les 40% qui lui permette de faire un gouvernement dans le système semi-proportionnel grec.
A. Tsipras, présidant de Syriza

    Le parti Syriza est l'équivalent grec du front de gauche, il a un programme de généreuse redistribution, mais si il arrive au pouvoir, ce sera dans un pays exsangue, dont la dette publique est de 170% et qui n'arrive a se financer que par un mécanisme de soutien Européen, conditionné à une politique d'austérité. La question que tout le monde se pose, c'est où est ce que l'on trouvera l'argent pour financer les promesses d'augmentation des retraites, du nombre de fonctionnaire, de baisse d'impôts et de suppression de l'impôt foncier.
    Syriza dit qu'il ira négocier à l'Europe un plan de relance, mais est-ce que on peut sérieusement envisager que des pays d’Europe de l'est plus pauvre que la Grèce payent pour ses déficits ? La lutte contre la fraude fiscale est également une idée qui revient régulièrement dans les discours du parti, mais espérer combler les déficits du jour au lendemain de cette manière semble utopique. D'autant plus que depuis l'annonce des élection, les ménages retardent le paiement de leurs impôts en prévision des temps troublés ...
     Au delà des pétitions de principes, le programme de Syriza est pour le moins flou, et les déclarations des candidats sont souvent contredites ultérieurement par le parti. Prévoir ce qui se fera dans un gouvernement anti-austérité et quelles mesures seront prises lorsque ses bonnes volontés se heurteront à la réalité est pour le moins hasardeux. Les scénarios vont du tournant de la responsabilité qui amènerait le parti dans une voie socio-démocrate à un gouvernement populiste de gauche à la sud-américaine.
     Mais une chose est sur, pour qui travaille ou a une entreprise en Grèce, le fait que ce gouvernement n'ai pas le contrôle de sa monnaie, et que l'Europe garantisse le droit de propriété ne semblent pas des précautions superflues. Ces prochaines semaines risquent d'être mouvementées.