lundi 26 janvier 2015

Victoire écrasante de la gauche radicale en Grèce



Bilan des élections grecques.


A la suite d'un triller qui dura jusqu'aux petites heures du matin, le score de Syriza s’établit à 149 députés sur 300, soit deux de moins que la majorité absolue. Ce qui n'a pas empêché les partisans du parti de descendre dans les rues dans toutes les grandes villes pour fêter la victoire contre l'austérité. Cette victoire historique pour le parti fondé en 2004 et qui avant la crise avait un score de 5% lui assure une hégémonie incontestable dans le monde politique grec, et la possibilité de créer un gouvernement rapidement.
Le parti de droit
Nouvelle Démocratie maintient son score, avec 28 %, il devient la seul vrai force d'opposition, les autres partis ayant tous moins de 7 %. A force de ménager la chèvre et le chou dans son précédant gouvernement, de couper les ressources dans les retraites, les allocations, mais de ne pas assez remettre en cause les privilèges corporatistes, le parti n'a pas séduit les réformistes et a du se replier sur sa base électorale classique.
L'
Aube Dorée arrive troisième avec 6,5%, si symboliquement, voir le parti néonazi arriver troisième est navrant, sa dynamique est brisée depuis que la moitié de ses députés sont en prisons et le parti perd des voix comparés aux élection européennes. Le parti se transforme depuis une milice fasciste voulant assurer l'ordre dans les quartiers peuplés d'immigrés à un simple parti d’extrême droit radicale mais au moins non-violante.
Après viennent les centristes du nouveau parti Potami, qui perdent leur pari de devenir la troisième force politique et une troisième voie. Le parti communiste (KKE) se maintient à 5% grâce a son électorat traditionnel qui votera communiste tant qu'il vivra. Les populistes de droit des Grecs indépendants (ANEL) se maintiennent également au parlement.
Bon dernier, le parti socialiste Pasok entre finalement au parlement, désavoué par ses électeur, il avait eu 12% en 2012 et 44 % (!) en 2009. Toute sa base électorale et une bonne partie de ses cadres ont migré en masse chez Syriza qui fait office de trou noir à gauche, avalant toutes les autres formations. Il a également été affaibli par la liste dissidente de l'ancien premier ministre, to kinima, qui elle reste hors du Parlement.

Rock star Tsipras

Premières évolutions.

En Grèce, les gouvernements doivent se former très rapidement après les élections, car les ministères sont à ce point politisées qu'ils ne peuvent pas appliquer une gestion d'affaires courantes.

Alexis Tsipras a conclu un accord ce lundi matin avec le présidant des Grecs indépendant, Panos Kammenos pour avoir les députés lui manquant pour sont gouvernement. Il a été nommé premier ministre par le présidant dans l'après midi et le nouveau gouvernement entrera en fonction mardi.
A noter une petite révolution dans un pays ou l'église garde une grande place dans la sphère politique, Tsipras à annoncé qu'il ne prêtera pas semant sur la bible, un pas vers la taxation des biens du clergé ?

Super rock star, trois médaillons +1 charisme.

Dans les prochain jours, Syriza prendra les mesures qu'il avait annoncé pour la semaine de sa prise de pouvoir, suppressions de la taxe foncière, augmentation des retraites, gratuité de l’électricité pour les plus pauvres etc
Les choses sérieuses commenceront ensuite, lorsque Tsipras fera le tour des chancelleries européennes pour évaluer ses marges de manœuvres, et qu'il viendra négocier un assouplissement des mesures en vue recevoir la prochaine dose de prêts, le pays étant moins que jamais prêt a aller emprunter sur les marchés.



samedi 24 janvier 2015

Élections en Grèce, le temps de l'incertitude.

    La campagne électorale en vue des élections qui auront lieu ce dimanche en Grèce aura été pour le moins terne selon les standards grecs.
    Il y a bien eu les grands rassemblements devant le Parlement, ainsi que leurs équivalents en province, les marches électorales au rythme des mégaphones, les militants qui installent des stands sur les places de chaque quartier et de chaque village, mais il n'y a plus l'insouciance d'avant la crise, où les gens pouvaient croire sincèrement le temps d'une élection aux promesses les plus farfelues de politiciens.
     La mobilisation politique de la société civile en réaction à la crise avait eu lieu en 2010-2011 avec le mouvement des indignés et les mobilisation syndicales contre les mesures d'austérité. Cette période d'intense activité politique fit exploser la classe politique grecque en la polarisant entre pro-austerité et anti-austerité. Mais l’absence de résultats des mobilisations générales a lassé les gens.
    Depuis les élections de 2012, le parti Syriza réclame constamment la démission du gouvernement, multipliant les motions de méfiances au parlement. Le pays vie depuis trois ans dans un climat de campagne électorale permanentes, il a déjà renouvelé les autres mandataires lors des élection communales, provinciales et européen de mai 2014. Les gens sont las de cette activité politique continue et espèrent que ces élections permettrons de donner un mandat claire a une formation pour qu'elle applique son programme pendant toute une législature.

Parlement grec


    C'est donc sans enthousiasme que les électeurs vont se rendre aux urnes ce dimanche pour ce qui ressemble à un referendum sur la politique d'austérité. Les élections se joueront entre le parti de droit Nouvelle Démocratie et Syriza, le parti de la gauche de la gauche qui a phagocyté le parti socialiste Pasok au point que celui-ci pourrait ne pas rentrer au Parlement.
    Tout les sondages indiquent que Syriza devrait l'emporter, il est probable qu'il doive s'allier avec un autre parti pour atteindre les 40% qui lui permette de faire un gouvernement dans le système semi-proportionnel grec.
A. Tsipras, présidant de Syriza

    Le parti Syriza est l'équivalent grec du front de gauche, il a un programme de généreuse redistribution, mais si il arrive au pouvoir, ce sera dans un pays exsangue, dont la dette publique est de 170% et qui n'arrive a se financer que par un mécanisme de soutien Européen, conditionné à une politique d'austérité. La question que tout le monde se pose, c'est où est ce que l'on trouvera l'argent pour financer les promesses d'augmentation des retraites, du nombre de fonctionnaire, de baisse d'impôts et de suppression de l'impôt foncier.
    Syriza dit qu'il ira négocier à l'Europe un plan de relance, mais est-ce que on peut sérieusement envisager que des pays d’Europe de l'est plus pauvre que la Grèce payent pour ses déficits ? La lutte contre la fraude fiscale est également une idée qui revient régulièrement dans les discours du parti, mais espérer combler les déficits du jour au lendemain de cette manière semble utopique. D'autant plus que depuis l'annonce des élection, les ménages retardent le paiement de leurs impôts en prévision des temps troublés ...
     Au delà des pétitions de principes, le programme de Syriza est pour le moins flou, et les déclarations des candidats sont souvent contredites ultérieurement par le parti. Prévoir ce qui se fera dans un gouvernement anti-austérité et quelles mesures seront prises lorsque ses bonnes volontés se heurteront à la réalité est pour le moins hasardeux. Les scénarios vont du tournant de la responsabilité qui amènerait le parti dans une voie socio-démocrate à un gouvernement populiste de gauche à la sud-américaine.
     Mais une chose est sur, pour qui travaille ou a une entreprise en Grèce, le fait que ce gouvernement n'ai pas le contrôle de sa monnaie, et que l'Europe garantisse le droit de propriété ne semblent pas des précautions superflues. Ces prochaines semaines risquent d'être mouvementées.