La Grèce
à la dérive.
Les étudiants de la faculté d'architecture d'Athènes ont eu ce vendredi la bonne surprise de découvrir avant leur examen d'histoire de l'art des restes calcinés de voiture, à la suite des premières émeutes urbaines depuis l’élection du nouveau gouvernement.
Pour les activistes d’extrêmes gauche, la lune de miel avec le nouveau gouvernement n'aura donc pas duré plus de deux mois. Le parti ΑΝΤΑΡΣΥΑ, groupuscule d’extrême gauche ayant occupé la place laissée vacante par la transformation de Syriza en parti de gouvernement avait organisé une manifestation contre la signature par la Grèce d'un nouveau mémorandum.
La
police étant critiquée dans la rhétorique d’extrême gauche de
Syriza comme une force du pouvoir, les policiers sont restés à
bonne distance. Pourquoi iraient-ils
risquer leur vie pour un ministre de l’intérieur qui veut leur
retirer leur arme lorsqu'ils font face à
des manifestations
et dont le fils est en prison pour avoir braqué une banque ?
Voiture brûlée dans les premières meutes anti-austérité de l'époque Syriza |
Hors, si Tsipras a promis de l'argent sans memorandum, en pratique il a obtenu un mémorandum sans argent, où plutôt le report de la fin du mémorandum, renommé Programme, mais pas sa disparition. La prochaine tranche de prêt que l'état devait recevoir ne sera accordé par les partenaires, nouveau nom de la Troika, que dans quatre mois, à condition que la Grèce implémente des mesures permettant de garantir sa solvabilité. Ces mesures, renégociées avec l’Europe ne seront pas les mêmes que celles que devait prendre le précédant gouvernement, mais elles ne pourront pas mettre en danger l'excédant primaire du pays.
Parce
que oui, après 5 ans d'austérité, la Grèce était arrivé à un
excédant primaire, malheureusement en augmentant les impôts et en
diminuant les prestations sociales plutôt qu'en diminuant les
dépenses de
fonctionnement
de l'état, mais c'est une performance dont peu de pays de la zone
Euro peuvent se targuer.
Mais
cet excédant primaire était bien fragile, et les
conséquences de l'arrivée au pouvoir de Syriza vont le remettre en
cause.
25
milliards d'euro sont sortie des banques grecques pour le seul mois
de février1,
tandis que les annonces de suppression d'impôts, d'amnistie fiscale
et de ristourne de 50% sur les arriérés d’impôts2,
ont vidé les caisses de l'état. Depuis l'annonce des élections les
Grecs attendent de voir vers où va la situation, et préfèrent
garder leur argent pour avoir un matelas en cas de pépin et une
marge de manœuvre avec l'administration.
En
conséquence, les caisses de l'état se vident de mois en mois. Le
précédant gouvernement avait laissé trois milliards dans les
caisses, et la dernière tranche d'aide de 8 milliards devait
apporter un matelas de liquidités à l'état grec. Mais avec le
report à quatre mois de cette tranche d'aide, et le remboursement à
venir de 1.4 milliard d'euro au FMI, la trésorerie du pays tombera a
des niveaux inquiétant.
Le gouvernement a déjà commencé à prendre des mesures à court
terme pour préserver sa marge de manœuvre. Arrêt de payement aux
fournisseurs, arrêt de payement des arriérés de soldes des
militaires, et plus généralement toute les dépenses qui ne
concernent pas les deux veaux d'or du gouvernement d’extrême
gauche que sont le paiement des retraites et des salaires des
fonctionnaires. Et l'embauche de 4000 fonctionnaires supplémentaires
dans le premier mois de gouvernement ne risque pas d'améliorer les
choses.
Syriza
espère qu'une manne providentielle leur permettra de passer des
mesures sociales à l'avenir. Le nouveau gouvernement a fait de la
lutte contre la fraude fiscale et la corruption son cheval de
bataille, et espère trouver de l'argent par ce moyen pour financer
tout ce qu'il promet. En attendant un hypothétique troisième plan
d'aide ou on convaincra l’Europe de prêter encore plus pour faire
de la relance keynésienne.
Mais
pour que cette dernière tranche de prêt, où qu'un nouveau plan
d'aide voit le jour, il faudra que les mesures signées avec l’Europe
soient votées.
Pour des députés ayant débuté au parti communiste, voter un texte technique ne posera pas trop de problème, mais lorsqu'il faudra voter une par une les lois augmentant la TVA, ou diminuant les pré-retraites pour éviter de retomber en déficit, il sera dur de choisir entre la diatribe populiste et l'amour du pouvoir, quand la cote de popularité de gouvernement chutera parce qu'il n'aura pas réussi à tenir ses illusoires promesses.
Pour des députés ayant débuté au parti communiste, voter un texte technique ne posera pas trop de problème, mais lorsqu'il faudra voter une par une les lois augmentant la TVA, ou diminuant les pré-retraites pour éviter de retomber en déficit, il sera dur de choisir entre la diatribe populiste et l'amour du pouvoir, quand la cote de popularité de gouvernement chutera parce qu'il n'aura pas réussi à tenir ses illusoires promesses.
Peut-être
Varoufakis croit-il qu'il peut tromper l’Europe en votant autre
chose que ce qu'il signe. Sur l'augmentation de la TVA, il vient
d'affirmer qu'il l'augmenterait sur des biens « sans
importance »3.
Mais comme maintenant les prêts ne viendrons que après les mesures,
il sera difficile de duper des créanciers savent à quoi s'en tenir
A
mesure où les vainqueur des élections comprennent que le changement
sémantique de Troïka en Partenaires ne fera pas long feu,
commencent se font entendre à gauche des voix parlant de défaut sur
toute la dette , au prix si il le faut d'une sortie de l'euro, qui
permettra enfin d'avoir une politique nationales totalement
indépendante de tout ces mémorandums.
Un
mois après les élections, après trois semaines de psychodrame, pas
grand chose n'aura changé. Le système de prêt européen reste,
avec un pays plus pauvre qu'avant, les vendeurs d'espoirs continuent
à entretenir le rêve pour une grande partie des Grecs, et le
gouvernement n'a ni le courage d'entreprendre les réformes qu'il
proclamait, comme la taxation de l'église ou la réforme de l'armée,
ni de faire un tournant socio-démocrate pour viabiliser l'état, ni
de faire défaut et sortir de l'euro.
Bien
malin qui peut prévoir ce que fera la Grèce dans les quatre
prochains mois jusqu'à la prochaine tranche d'aide, quand de toute
évidence, Syriza ne semble n'avoir jamais eu une idée claire de ce
qu'il ferait une fois au pouvoir.
1http://www.tribune.gr/economy/news/article/116956/jp-morgan-25-dis-evro-efigan-apo-tis-ellinikes-trapezes-2015.html
2http://www.kathimerini.gr/804157/article/oikonomia/ellhnikh-oikonomia/diagrafh-ews-50-twn-ofeilwn-sthn-eforia
3http://news.makedonias.gr/113209/varoufakis-den-tha-afxithi-o-fpa-se-nisia-paramethories-perioches-farmaka-trofima-ke-vivlia/