La liberté commençait à se sentir dans l’air. Les routes n’étaient plus totalement vides, les trottoirs non plus. Dans les parcs, il devenait de plus en plus compliqué de convaincre les gens de ne pas s’arrêter de circuler comme c’était la règle à l’époque. De timides réunions avec des amis à 1,5 mètre de distance se faisaient à l’extérieur. Bref, aux alentour du 15 avril, quelque-chose commençait à bouger.
C’est à ce moment que le gouvernement à commencer à parler
du grand déconfinement.
Maintenant personne n’en parle, mais l’époque, il y avait beaucoup de gens qui
s’élevaient contre ce déconfinement, arguant qu’il était trop tôt. Outre le
fait que il s’est avéré plus tard que ce n’était pas le cas, il n’aurait pas
été possible de garder le confinement encore bien longtemps sans aménagement,
le barrage commençai à laisser de l’eau s’échapper de toutes part.
Le gouvernement menait régulièrement des conseils nationaux
sur l’évolution de la maladie et des mesures, mais celui dont toute la Belgique
se souviendra, ce sera surement celui qui a introduit les divers phases du plan
de déconfinement. On négocia jusque 10 heures, et les journaux télévisé durent
bien meubler pendant tout ce temps alors qu’on attendait de savoir à quelle sauce
on serait mangé.
Dans une pratique bien belge, la conférence se déroula dans
les deux langues nationales en alternance. Si il fallait être bilingue pour la
comprendre vu la traduction approximative. Les orateur se lancèrent dans un découpage en phases, 1a, 1b,
2, 3 etc pour s'assurer l’on ait rien compris à la fin.
Le plan était tellement mal expliqué que la plupart des gens
ont pris connaissance des mesures le lendemain dans la presse. Elle a donné une
image assez déplorable de l’équipe de crise qui avait suspendue nos vie depuis
presque deux mois, et a fait grincer des dents jusque chez nos citoyens les
plus obéissants. Avec comme contrepoint comique l’autorisation de faire du
canoé lors de la phase 1b qui a bien fait rire, dans la mesure où c’était la
dernière informations que nous nous attendions à recevoir lors de cette
conférence. A vrai dire, même avec les explications de la presse, personne n’a
jamais vraiment voulu comprendre les concepts de bulle tels qu’expliqué, et
toute limite de personne a été vue comme la limite maximum à un rassemblement.
Conférence du conseil national |
Les phases de déconfinement s’étalaient particulièrement
lentement, avec des exceptions peu claires, mais l’essentiel était qu’il y
avait un calendrier avec des dates indicatives qui permettait aux gens de
patienter. Chaque semaine il y avait un nouveau « cadeau » aux
citoyens, par exemple quand les magasins de bricolages ont ouvert, et qu’il y a
eu des files d’une heure devant. Pour ma part, je fit mon devoir de
citoyen/consommateur en allant acheter le premier jour d’ouverture des habits
et des ustensile de cuisine. Les habits n’avaient pas grande utilité vu que en
télétravail, il n’y a pas besoin de s’habiller. Les ustensiles de cuisine par
contre ont été très rapidement rentabilisés.
Les entreprises furent le premier secteur à déconfiner.
C’est d’ailleurs à mon bureau que j’ai ressenti pour la première fois le début
du déconfinement, lors du drink de départ d’une collègue. Elle avait amené de la
nourriture d’un traiteur espagnol, que l’on a mangé en cachette dans une salle
de réunion soit disant pour préparer son départ. Rien que manger, discuter avec
des gens de près me semblait tellement miraculeux. Lors du déconfinement, on a
tous eu plusieurs de ces moment de liberté absolue où on a pu faire quelque
chose que n’était plus possible depuis 50-60-70 jours. Pour moi ce repas entre
collègue fut le meilleur de ces moment, le premier, avant l’invention du masque
et de tout ce qui allait arriver ensuite. Le danger de l’interdit couplé à une
promesse de jours meilleurs.
Reconstitution fidèle de notre réunion secrète au ministère. Depuis l'introduction du new-way of working, c'est le SPF Silicone Valley. |